Du 1er au 10 juin, le Batofar (Paris 13e) propose une sélection particulièrement intéressante d’artistes représentatifs de la scène viennoise.
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Chaque année le Batofar part à la recherche de plusieurs villes pour en découvrir l’âme. Cette nouvelle édition se révèle particulièrement passionnante puisque cette fois, c’est de Vienne dont il s’agit. La créativité de cette ville se prête en effet particulièrement à l’esprit et l’espace du Batofar. Vienne a la tradition d’interroger tous les arts, mêlant le son à l’image, questionnant les corps et l’abstraction, le recyclage et la performance.
Mais c’est surtout par le biais politique qu’il faudrait aborder cette ville. Ville de Klimt et de couleurs, Vienne la rouge, bastion du socialisme, traumatisée par les Nazis, est aujourd’hui asphyxiée par la chape de plomb de la coalition bleue-noire (FPO/OVP). L’art reconquiert donc, par ses transgressions des frontières culturelles et des genres, une liberté étouffée. La créativité viennoise n’est ni lisse, ni suave, ni chaleureuse mais âpre, violente, écorchée vive. Des exils d’artistes qui évoquent ceux de la deuxième guerre mondiale (Michael Haneke qui présentait La Pianiste à Cannes), aux noms tels que Electronique Resistance, l’art viennois fleure bon la contestation.
Petite sélection au gré des différentes journées pour faire un tour de valse sur le Batofar :
– Vendredi 1er juin : soirée du Label Laton (à partir de 22h30), label qui recherche depuis 1991 des nouveaux territoires musicaux et une redéfinition de l’écoute, Pomassl en est un bon exemple (dj+live). En terrasse également Fritz Ostermayer: Artiste autodiacte, musicien décalé, écrivain, homme de radio, décadent nevrokitsch.
– Samedi 2 juin : Soirées des Labels Grow ! et Central (uptempo et techno house). A partir de 21h45 performance vidéo-son sur Vinylvidéo. Et en deuxième partie de soirée dj Jeremiah (boogies waves et percussions ciselées).
– Dimanche 3 juin : Soirée Rhiz Bar Modern. Le Rhiz peut être considéré comme l’équivalent du Batofar à Vienne, c’est également un label dont dj Pure, et son noise structuré sur G3, et Radian sont deux bons représentants. Egalement, débat et intervention d’artiste autour de Florian Puhmsöl, spécialiste de l’utopie en architecture et en design.
– Mardi 5 Juin : Soirée Love the Machine (pop électronique, techno). Lives, dj’s et performance avec Waldeck (live, pop synthétique), Electric Indigo (dj, techno expérimentale), et Katrina Daschner (performance).
– Mercredi 6 juin : Soirée Angelika Kölherman vs Cheap. Dans le coin gauche pour Cheap, Erdem Tunakan (dj, fusion improbable, hors genre) et dans le coin droit Gd Luxxe patron de Angelika Kölherman et vieux fan de la scène de Manchester. Prêter également une oreille à Concorde pièce sonore collective.
– Jeudi 7 juin : Soirée Label Mego. A noter surtout les lives de Fuckhead et de General Magic, assez destabilisant quand même.
– Vendredi 8 juin : Soirée Sabotage Communications (electro drum’n’bass). En début de soirée « Recyclage » sélection de films recyclés présenté par Sixpack Films. Le recyclage est en ce moment l’une des tendances majeures de l’expérimentation à Vienne.
– Samedi 9 juin : Soirée Label Dub Club. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le pourquoi du comment de l’importance du dub à Vienne, avec notamment Susie et Sugar B. A noter aussi en début de soirée un débat particulièrement intéressant avec Ines Doujak sur la résistance artistique à Vienne.
– Dimanche 10 juin : Soirée Label Charizma (musiques improvisées). Pour finir en beauté avec le très bon Orchester 33 1/3 (fanfare improvisée de 14 musiciens), B.Fleischman (ultra pop électronique), et Efzeg (improvisation pure sax, platines, ordinateurs, guitares).
Batofar, quai François Mauriac, 75013 Paris
tél : 01 56 29 10 00
Le site du Batofar
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