Inclassable et incassable, un album à chérir de toute urgence. Critique et écoute.
Un troisième album nourri d’electronica intimiste mais s’appuyant sur une technologie analogique. Une approche de la pop et du nu-folk qui, après avoir pris son envol sur quelques préalables empruntés à Marvin Gaye ou Chocolate Genius, bifurque vers les harmonies sur trampoline chères à Sufjan Stevens, voire les romances élégiaques du Band… Non seulement James Mathé choisit ici de brouiller encore davantage les cartes (et ainsi troubler les amateurs de catégories rigides), mais il pratique une totale réinvention de son art.
Qui, riche d’émotion, de tendresse et de pudeur s’impose, en quelques mesures minimalistes et grâce à la soie de ce chant de ténor, comme la sensation britannique de la rentrée. Le moindre des paradoxes n’étant pas que, s’appuyant sur des influences aussi lisibles, et grâce à quelques craquements de percussions, arpèges de guitares et nappes de synthétiseurs oniriques, le garçon parvienne à offrir un disque aussi intime. Et bouleversant.