Le trio américain offre un nouveau bouquet de morceaux vénéneux et littéraires.
Et si la crasse des rues de New York et celle des paysages ruraux du Sud profond des Etats-Unis était la même ? C’est ce que semble affirmer Stray, un disque obsédé par la mort et composé par les trois punks de Bambara, originaires d’Athens (Géorgie) et récemment installés à Brooklyn.
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Des échos de Jim Jarmusch ou de Hal Hartley
A l’écoute des dix morceaux électriques et vénéneux, on voit aisément défiler devant nos yeux un film noir hors du temps, qui évoque autant la tradition littéraire du Southern Gothic que les losers urbains de Jim Jarmusch ou d’Hal Hartley.
Le pouvoir narratif de l’album est décuplé par les guitares sombres jouées avec un vibrato distordu qui rappelle The Cramps ou The Birthday Party. L’énergie reste foncièrement punk-rock, tant le trio semble avoir calé ses tempi en écoutant Gun Club ou X, références frappantes sur Heat Lightning. Serafina (single évident) devrait ravir ceux qui ont (re)découvert le rock avec Idles, potes de tournée de Bambara.
Mais le diable est dans les détails : sur Stay Cruel, les jumeaux Bateh et William Brookshire assument une dramaturgie qui se balade au bord du précipice kitsch avec son solo de cuivres et finit par emporter l’adhésion en ressuscitant le sex appeal morbide de Michael Hutchence. Délicieusement nihiliste.
Stray Wharf Cat Records/Differ-Ant
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