Ballads

Au début des années 60, John Coltrane est considéré par nombre de critiques comme « le meilleur des ténors en colère« . Ses premiers enregistrements pour le label Impulse! (1961) ? Africa/Brass, puis le Live at the Village Vanguard ?, où se succèdent de longs morceaux tendus autour des chorus telluriques de JC, ont appuyé l’idée d’un être intense, jouant son tourment à chaque mesure.
L’homme est pourtant timide et incroyablement doux. Une douceur qui impressionne tous ceux qui le croisent alors. Lorsqu’il enregistre Ballads (1962), pièce atypique dans sa discographie, composée de grands classiques, le contraste est d’autant plus frappant. Le quartette qu’il vient de former avec McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones est une merveille de précision, de raffinement. Si le son du saxophoniste garde cette âpreté, ce timbre doux-amer, son jeu exhale une beauté quasi irréelle. Ses solos sont courts, d’un lyrisme absolu. Autant de traits présents tout au long de son parcours, ici magnifiés par un dévouement extrême à l’art du standard. Plutôt que de tordre ces mélodies, de leur faire dire autre chose, John Coltrane leur offre une grâce inouïe. Réédité dans une version Deluxe (avec un livret magnifique), l’album est agrémenté de deux inédits, dont un duo avec le pianiste McCoy Tyner, de prises alternate qui éclairent la méticulosité des quatre musiciens.

            {"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
          

Peu avant, John Coltrane venait de graver le premier témoignage de son travail en leader de ce quartette légendaire sur Coltrane, également réédité et agrémenté d’inédits et de multiples versions témoignent de la méthode coltranienne, où le studio devient atelier de recherche permanent.