Troisième album pour un tandem discret et pourtant brillant, qui poursuit ici sa trajectoire passionnante.
Perdu de vue depuis Mille Eclairs (2015), Baden Baden aurait pu s’évaporer dans un paysage hexagonal où l’émulation rime parfois avec précipitation. C’était sans compter sur la ténacité du chanteur Eric Javelle et du guitariste Julien Lardé, la paire fondatrice et ressoudée d’un groupe discret mais brillant. Oscillant toujours entre rock atmosphérique et pop vaporeuse, Baden Baden revient sans crier gare, lâché par son label Naïve, mais ne lâchant pas le morceau.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Car dans La Nuit devant (tout un programme obscur), Baden Baden se joue volontairement des fantômes nocturnes comme des intitulés acronymiques (CLSS, PLV, BH, LMR). Et pose d’ailleurs cette question cruciale à l’heure de la course aux singles dématérialisés : “Je n’ai pas de visions très claires sur les longs formats”. A rebours de l’époque effrénée mais jamais à court d’idées, Baden Baden dessine ainsi, depuis trois albums et une dizaine d’années, les contours flous, passionnants et insidieux d’une musique nourrie par Mogwai, Bashung, The Album Leaf, la mer (la mère ?) et la désillusion.
Dans Post romantique, sans doute la chanson la plus évidente du disque, Eric Javelle regrette “des débuts qui ne durent jamais”. Dix ans après le coup d’éclat Anyone, Baden Baden entame en tandem une nouvelle ère.
La Nuit devant (Starlite Rec./Kuroneko)
{"type":"Banniere-Basse"}