Le titre de l’album a de quoi faire frissonner tout amateur de Jah music. Pour mémoire, cette Black Ark fut le vaisseau amiral sur lequel embarqua tout ce que le premier paradis des Frères de la Côte comptait de pirates emboucanés à la ganja. A la tête de cette arche noire, qu’on croyait perdue depuis […]
Le titre de l’album a de quoi faire frissonner tout amateur de Jah music. Pour mémoire, cette Black Ark fut le vaisseau amiral sur lequel embarqua tout ce que le premier paradis des Frères de la Côte comptait de pirates emboucanés à la ganja. A la tête de cette arche noire, qu’on croyait perdue depuis sa destruction par le feu en 1983, le maître barreur Lee “Scratch” Perry ; quant au “Back in”, il s’agit de celui des créateurs du chef-d’oeuvre Heart of the Congos (1977), resté longtemps confidentiel jusqu’à sa réédition de 1996.
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“Back in the Black Ark représente pour nous une vraie connexion aux racines originelles de notre son”, indique le livret. En ouverture, ces racines plongent sous la mer des Caraïbes et accostent au sud des Etats-Unis pour une réinterprétation réussie du Chain Gang de Sam Cooke, un lien entre deux chapelles, celle de l’ancien chanteur de gospel (au sein des Soul Stirrers) et celle d’un groupe à la forte spiritualité rastafarienne.
Poursuivant leur route vers le Sud, The Congos réaniment plus loin la scie composée par Tony Joe White : Rainy Night in Georgia. Pour le reste, le trio tient ses promesses : aucune modernité dans cet album semblant avoir été composé l’année de Heart of the Congos. Mais là n’est pas leur propos : la magie des harmonies vocales enchante (Celestial World, Charriots) au même titre que les riddims moelleux qui bénéficient parfois de l’apport vocal de Perry (Spider Woman, Garden of Life). Ne reste plus qu’à prier Jah pour que de cette arche retrouvée surgissent d’autres aventures aussi inespérées qu’émouvantes.
Adelphe Delhaye
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