Onze albums, soit une bonne centaine de chansons à la croisée la plus radieuse du folk, de la soul, du gospel, de la pop ou du rock (en deux mots, du folklore américain), et l’Oncle Sam continue de bouder son fils le plus prodigue : ingrat, sourdingue. Qu’est-ce que June Panic pourrait faire de plus […]
Onze albums, soit une bonne centaine de chansons à la croisée la plus radieuse du folk, de la soul, du gospel, de la pop ou du rock (en deux mots, du folklore américain), et l’Oncle Sam continue de bouder son fils le plus prodigue : ingrat, sourdingue. Qu’est-ce que June Panic pourrait faire de plus que ces ballades élégiaques à la Elliott Smith, ces folk-rocks flamboyants à la Gene Clark, ces pop-songs obsédantes à la Chris Knox ? Surtout que, depuis que ce jeune cultivateur de spleen du North Dakota a, depuis deux ou trois albums, quitté sa grange et une lo-fi épineuse pour un son nettement plus ample, électrique et hospitalier, plus rien ne l’empêche de chercher des poux dans la tignasse de Dylan (et des puces dans le T-shirt marin de Jonathan Richman). C’est le charme de ce Baby s Breadth : cet équilibre vacillant entre naïveté et gravité, cette façon de décoiffer, d’une main tendre mais ferme, Blonde on Blonde.