On n’aurait pas donné cher de la peau d’Evan Dando : disparu après l’ultime album de ses Lemonheads en 1996, il s’engouffrait dans une vie de bâton de chaise bancale (voyages, bad trips et excès). Depuis, il réapparaissait uniquement pour des concerts profil bas ? tranquillisant les fans restés fidèles à cette énigme barrée mais […]
On n’aurait pas donné cher de la peau d’Evan Dando : disparu après l’ultime album de ses Lemonheads en 1996, il s’engouffrait dans une vie de bâton de chaise bancale (voyages, bad trips et excès). Depuis, il réapparaissait uniquement pour des concerts profil bas ? tranquillisant les fans restés fidèles à cette énigme barrée mais attachante. Le nouvel album ressemblait à l’Arlésienne, espéré, envisagé, démenti, commencé, pas commencé. Sérieusement repris en main, marié et désintoxiqué, Evan Dando sortait en 2001 un live confidentiel composé essentiellement de vieilles lemonheaderies acoustiques et de reprises de ses idoles ? Big Star, Fred Neil, Tim Hardin. Rien de neuf ? si ce n’est un vaste doute sur sa capacité à écrire de nouvelles chansons.
Baby I’m Bored rassure donc d’abord sur l’inspiration de Dando. Douze chansons country-folk, douces, cosy, débarrassées des guitares parfois inutilement lourdes des Lemonheads, uniquement aux ordres de sa voix triste et nonchalante. Epaulé par l’excellent Jon Brion, du petit génie Australien Ben Lee (qui a écrit deux chansons) et du trio infernal de Tucson (Howe Gelb, Joey Burns et John Convertino, la clique Calexico/Giant Sand), Evan Dando sort un disque modeste et profil bas, loin de la frime des Lemonheads et très proche de la sérénité.