Azul

On l’avait laissée lolita sixties pop&glamour dans les bras d’Ollano, elle nous revient métamorphosée, forte et fragile sous le regard amoureusement décalé de Philippe Katerine, auteur des chansons et producteur de la séance. Avec Azul, recueil piégé de fausses bossas languides, Helena change de cap, part pour les îles enchantées de ses fantasmes enfantins, et laisse pour la première fois percer la poésie gaie et mélancolique d’un univers léger et raffiné, savamment superficiel. Un album tendre et subtil, bricolé et sophistiqué, passant de ballades glam-jazz minimalistes chantées en Français, à de nonchalantes chansons sucrées sussurées en un portugais sensuel aux inflexions brésiliennes précieuses. Enregistré en 4 jours intenses dans une sorte d’urgence joyeuse, Azul reflète pleinement ce plaisir partagé : les morceaux semblent couler de source, se créer dans l’instant, dans une espèce d’osmose instantanée : à l’arrivée, Helena peut dés lors se livrer et confier : « Ce disque n’était pas prévu à l’origine pour être une sorte d’autoportrait ou de confession mais c’est vrai qu’il touche des points très sensibles de ma personnalité? Philippe a vraiment éclairé des dimensions de moi qui n’avaient pas jusqu’alors été mises en valeur Ce disque me ressemble ? mais je ne le sais que maintenant qu’il est fini, que je l’ai en face de moi, comme un miroir : en effet, je n’ai ni langue réelle, ni pays réel, ni attache réelle (à part mon fils). Tout peut basculer d’un moment à l’autre. Tout est fragile, éphémère, en perpétuel mouvement Et ce disque est comme ça : aéré, flottant, en métamorphose continue Comme moi. »

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