Le festival Agora 2005 sacre et consacre Georges Aperghis et son magifique « Avis de tempête » le 2 juin aux Ateliers Berthier.
Le festival de l’Ircam (comprenez Institut de recherche et coordination acoustique/musique ou centre unique au monde dédié à la recherche et à la création musicale contemporaine initié par Pierre Boulez en 1969?) sacre et consacre le prodigieux opéra de Georges Aperghis, « Avis de tempête », pièce hallucinante de 65 minutes (commande de l’Opéra de Lille 2004), parcourue à bout de souffle par soprano, barytons, danseurs-comédiens en prise à des excès, vitesse de pensées, de gestes, phonèmes et autres éructations.
Tout s’articule et se désarticule, se bouscule et s’accule jusqu’au dernier soupir ou éternel recommencement. Le dispositif électronique est impressionnant : au centre, une tour de guet ou de contrôle lance ses bras articulés au bout desquels sur des écrans plus ou moins larges se projettent les images vidéo des acteurs-chanteurs en ronde et folie de danse et de démence. Le monde est une tempête, ses protagonistes sont dans son œil cyclonique et tempétueux. L’homme est une machine sensible d’où s’échappent de confuses paroles, gestes instrumentaux, relents sonores, effluves phonétiquement poétiques. C’est de l’intérieur même de son cerveau que l’on voit, regarde, observe, interroge cette dislocation ambiante avec drame et tragédie.
Ecrit en pleine guerre du Golfe, cet opéra est un peu comme le désenchantement du monde, allégorie de la tempête mentale qui déchire le texte et le spectacle de l’intérieur. La vraie tempête a lieu dans le crâne, ce crâne qui se brise comme un verre d’eau qui glace.?
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