Entre méditation sociale et intime, la chanteuse et poétesse de Chicago se pare de légèreté sonore pour mieux frapper au cœur.
Le R&B contemporain est une musique de repli sur soi. Comme si ses représentant·es les plus inventif·ves se recroquevillaient en leur for intérieur, l’explorant de manière thérapeutique, pour ensuite le laisser s’échapper en musique. Rares sont celles et ceux qui content des histoires fictives comme il y a vingt-cinq ans, de celles qui faisaient fantasmer. Désormais, c’est l’intime universel qui anime des musiciennes telles que Jamila Woods, dont le troisième album, Water Made Us, illustre bien ce nouveau paradigme.
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Souvent classée dans la néo-soul, la chanteuse de Chicago embrasse pleinement la modernité désormais d’usage, tout en disséminant sa personnalité sonore complexe au gré des interludes, des instants calmes où sa casquette de poétesse resurgit, fichée dans les confidences. Mais nous sommes ici bien loin des recueils qu’elle publie en parallèle de sa musique depuis plus de dix ans.
Un juste milieu savoureux et singulier
Water Made Us s’aventure également dans les questionnements existentiels, pas seulement sentimentaux, fidèle à la conscience sociale noire qui anime l’œuvre littéraire et la discographie de son autrice. D’Angelo sait aussi faire cela, notamment sur l’album Black Messiah (2014), de façon encore plus frontale.
Jamila Woods évolue dans un juste milieu savoureux et finalement tout à fait singulier. Un équilibre où la légèreté musicale sert en fait une sorte de méditation sonore dans laquelle s’immerger est nécessaire et apaisant.
Water Made Us (Jagjaguwar/Modulor). Sortie le 13 octobre.
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