Peut-on être à la fois indie et tubesque ? C’est ce que s’emploie à faire avec la malice la Néo-Zélandaise.
“Got a little colour in the pan/I love it.” Ennui est un drôle de titre, qui ouvre le nouveau chapitre discographique d’Aldous Harding, qui va certainement en déstabiliser plus d’un·e. Nous, on est déjà resté·e accroché·e à Warm Chris, à un timbre plus suave que jamais, aux mélodies tubesques bien que cultivées en terres indie.
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En effet, la musicienne néo-zélandaise confie pour la troisième fois les manettes de ses chansons à l’éminent John Parish, entre autres producteur de PJ Harvey. Aujourd’hui, le prisme est plus solaire, décrypte pour mieux balayer l’anxiété, comme pour revenir à la (fausse) naïveté des sixties. Malice au coin de l’œil, cordes, claviers et cuivres…
“Voici la vie avec son fouet en cuir”
Après les subtils errements oniriques de Designer (2019), Aldous Harding s’échappe un peu de son cortex afin d’investir pleinement son corps, sans en oublier de raconter des histoires, comme sur She’ll Be Coming Round the Mountain, inscrite dans la tradition Americana.
On s’amuse avec la country sur Tick Tock, on tâte de la soul sur le sensuel Fever, on convoque le folk du quartier Laurel Canyon avec Warm Chris, on assume ses ambitions pop avec Lawn, qui évoque Margo Guryan. Rien n’est de trop ou à côté, même si le finale Leathery Whip convoque des orgues sous influence Nico pour affronter l’adversité : “Je suis un peu plus âgée mais je n’ai pas changé, chante-t-elle, voici la vie avec son fouet en cuir.”
Warm Chris (4AD/Wagram). Sorti depuis le 25 mars.
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