Après la mixtape “3”, Sanguee et MoMo Spazz balance une nouvelle collection de morceaux plus solaires qu’a l’accoutumé avec la suite de l’EP “Twareg”.
Fort d’une discographie impressionnante initiée en 2014 avec la mixtape Eau calme, le duo TripleGo – formé par le rappeur Sanguee et le beatmaker MoMo Spazz – continue toujours de traîner dans les soubassements du rap français avec sa musique éminemment sombre. Sur Twareg 2.1, suite d’un EP aux orientations club paru en 2020, la paire de Montreuil s’offre une respiration bien méritée après les plongées en apnée de l’album Machakil et la mixtape Yeux rouges.
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Il aura tout de même fallu que l’astre noir du rap français passe la tête au-dessus des nuages (qui donnent leur nom au genre du cloud rap) pour que la musique accueille un peu de chaleur et de lumière, à l’instar de la pochette du disque qui sort ce vendredi. Un désir cristallisé dès les premières secondes de l’inaugural Playa : “J’ai besoin de soleil, de son, de la playa.”
Une bouffée d’air frais
Dans cette entreprise de redéfinition du son TripleGo – toutes proportions gardées puisque le flow caverneux de Sanguee semble toujours aussi affecté –, le duo s’est ouvert à de nouveaux producteurs comme Isma ou FGV En’Tracks tandis que MoMo Spazz libère lui-même ses productions de la pesanteur qui faisait la noirceur de Yeux rouges.
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Si l’ADN TripleGo reste inchangé – Twareg 2.1 est un disque calibré pour les rides nocturnes –, les inflexions club amorcées sur Twareg ou les percussions héritées des musiques vernaculaires marocaines égrenées en filigrane dans leur discographie offrent à cette nouvelle mixtape une bouffée d’air frais dans l’univers de la formation.
Clair-obscur
S’il y est toujours question de poches pleines et de cœurs vides, l’éclaircie que représente Twareg 2.1 dans la discographie de la paire se transcrit par une omniprésence d’influences et de lexique hispanophones, de productions plus légères à l’instar de Rodinho (à la Pi’erre Bourne), Côte d’Azur, ou encore Chica boom, Beldiya et Morena (“On va se croiser comme les deux G de Gucci” comme un écho au “I see both sides like Chanel” de Frank Ocean) qui assument définitivement ses inspirations percussives flirtant avec le reggaeton. Mais lorsqu’il convient de clôturer la mixtape, MoMo Spazz et Sanguee replongent dans la brume.
Le son est moins orageux qu’à l’accoutumée dans Twareg 2.1, mais chez TripleGo, le tonnerre gronde toujours.
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