Un portrait du Midwest contemporain fondé sur des archives familiales et un folk-rock authentiquement inspiré.
Voilà déjà quelques albums que planent sur le travail de Kevin Morby de funestes préoccupations. Autant avec les questionnements spirituels de Oh My God (2019) qu’à travers les sinistres mentions qui jalonnent Sundowner (2020), où il évoquait notamment la disparition de son meilleur ami, le folk-rock pourtant toujours sémillant du guitariste américain s’est enveloppé d’une charge funèbre.
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Tragique concours de circonstances, c’est l’accident ayant failli coûter la vie à son père qui est à l’origine de This Is a Photograph, son dernier disque : un basculement qui a poussé le musicien à se plonger dans de vieux clichés de famille avant d’aller s’isoler entre le Tennessee et le Mississippi pour composer.
Photobiographie sociale
Inspiré par cet initial travail de mémoire et par le symbolisme de son road trip (alternant pèlerinage sur les rives où Jeff Buckley est mort et visite de Graceland, la résidence d’Elvis Presley), le résultat offre à la fresque du Midwest qui transcende la discographie de Morby une épatante photobiographie sociale.
Semblant reprendre le modus operandi développé par Annie Ernaux dans Les Années (2008), les morceaux de This Is a Photograph posent sur les paysages d’une Amérique profonde un regard plus authentique que jamais.
This Is a Photograph (Dead Oceans/Modulor). Sortie le 13 mai. Concerts le 21 mai à Biarritz (Atabal), le 22 à Montpellier (Rockstore), le 23 à Bordeaux (Rock School Barbey) et le 24 à Paris (Bataclan).
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