Âmes sensibles s’abstenir : l’Écossais est prêt à faire passer James Blake ou Jungle pour des artistes de fête foraine.
À Glasgow, Joesef s’est peut-être lancé inconsciemment aux trousses de Jungle et de son funk faussement vintage. Ainsi, les premiers singles de l’Écossais réunissaient pareillement dans la volupté refrains pailletés, basse bondissante et groove arrondi. Seule différence : The Sun Is Up Forever ou Comedown s’écoutent avant tout sous les draps, endroit idéal pour cette soul sournoise, dont les mélodies comateuses se déploient avec allégresse pour mieux conter les “dommages permanents”, le coût de l’amour, toutes ces petites blessures que l’on croit anodines et qui engendrent de profondes cicatrices.
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L’énorme avantage de Joesef par rapport à trop de songwriters cherchant à séduire les quadras ou quinquas en mal d’émotions, c’est de ne jamais tirer sur la corde sensible : aucune priorité n’est ici donnée aux déluges de violons, au chant tire-larmes. Seules comptent ces orchestrations gracieuses et ces paroles qui ont opté pour la mélancolie en première langue.
Mélodies en quête d’extase
À discuter avec le jeune homme, 25 ans, on l’entend clamer son amour pour Gorillaz, The Verve et les Spice Girls : c’est dire à quel point Joe ou It’s Been a Little Heavy Lately possèdent cette science du tube, ample et faussement clinquante, qui s’écoute avec les pieds et s’apprécie avec les organes secoués par tant d’allers-retours entre les pensées noircies d’une âme tourmentée et la luminosité de mélodies en quête d’extase.
Permanent Damage (AWAL). Sortie le 13 janvier. Concert le 12 avril à Paris (Trabendo).
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