On prend les mêmes et on recommence. Le duo continue de suriner l’imaginaire du rock nord-américain avec entrain sur leur troisième album, l’imparable “None of This Matters Now”.
Trois ans, presque jour pour jour, après un second album produit par Adrien Durand (BVO) qui opérait une mue où les deux Papooz se rêvaient rockstars seventies – à l’instar de leurs homologues de Long Island, les frères des Lemon Twigs, voilà qu’Ulysse Cottin (le brun) et Armand Pénicaud (le blond) font leur grand retour avec des folk songs dont ils ont le secret : None of This Matters Now.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Même emballage – une illustration de l’artiste Victoria Lafaurie –, même ingénieur du son (Maxime Kosinetz de la formation Bon Voyage Organisation), mais ambitions renouvelées. Dans l’intervalle qui sépare le noctambule Night Sketches et cette troisième livraison, le Covid-19 est passé par là, charriant avec lui la contrainte de repenser nos modes de vie. Exit, donc, les déambulations nocturnes et l’album-concept à la Phantom of the Paradise (1974), bienvenue à l’apaisement et à la collection de folk songs intimes.
L’amour à la plage
Au prix de se risquer à un troisième effort pantouflard ? Comme à l’accoutumée chez Papooz – qui soigne particulièrement ses entrées en matière –, il ne faudra pas plus de deux morceaux pour dissiper toutes velléités de chausser trop promptement les charentaises (Twilight of Your Mind et le morceau-titre). Pour tromper la routine et la facilité, Ulysse et Armand se sont astreints à une méthode éprouvée : jouer live, autant que faire se peut, et éviter au maximum les retouches.
Moins synthétique et glam que Night Sketches, cette nouvelle livraison au titre ironique (une constante dans l’écriture de Papooz), convoquant les spectres de Laurel Canyon, cultive pourtant la même audace quant à la pesanteur de ses aînés et le même goût pour les évidences mélodiques (Baby Girl, Morning Sonata, Hell of a Woman).
Pourtant enregistrés à la tombée de la nuit dans le sud-ouest de la France confinée, les dix morceaux de None of This Matters Now n’ont donc rien de crépusculaire. Renouant avec les références de leur premier album solaire, Green Juice (2016), on entrevoit d’ores et déjà l’écoute prolongée de cette nouvelle livraison cet été, les pieds dans l’eau. Histoire de mettre à profit les leçons de None of This Matters Now : expier les spectres de la pandémie en toute légèreté.
None Of This Matter Now (Half Awake Records/Bigwax). Sortie le 18 mars.
{"type":"Banniere-Basse"}