Le trio bruxellois confirme toutes ses promesses sur un deuxième album électrique et sensible.
Annabel Lee, c’est d’abord l’ultime poème écrit par Edgar Allan Poe au crépuscule de sa vie, condensant deux de ses thèmes fétiches : la mort et la beauté féminine. Un siècle et des poussières plus tard, de jeunes Bruxellois·es ont décidé de s’approprier ce titre hautement littéraire pour incarner leur projet musical. Depuis 2016, Annabel Lee est donc devenu un groupe en pleine éclosion dans la scène rock belge.
Après le prometteur Little Sad and Not So Sad Songs (2018), puis un premier album officiel, Let the Kid Go (2020), on les retrouve en ce début de printemps chahuté avec un second volet riche en giboulées et en timides rayons de soleil. Sur Drift, Audrey Marot (chant, guitare), Vankou (basse) et Hugo Claudel (batterie) déploient toute l’énergie d’un power trio qui se respecte avec leurs morceaux de bravoure interprétés en anglais.
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Frissons garantis
Revendiquant un son inspiré des nineties, Annabel Lee met en avant ses éclairs de guitare et le timbre haut perché de sa meneuse de jeu, cristallin d’un bout à l’autre du disque quoiqu’un peu uniforme à la longue. Une douce mélancolie s’installe dès les premières notes, contrebalancée par une explosivité épatante (citons le préambule Dinosaur, les singles By The Sea et High Anxiety, entre autres).
Cette ambivalence se poursuit entre confessions intimistes dans les moments d’accalmie et élan libérateur jusqu’à frôler le déluge. C’est ce qui fait tout le charme d’Annabel Lee, qui manie habilement le spleen sans pour autant sombrer au fin fond de l’abysse et qui enrobe d’électricité rock des mélodies pop gorgées de soleil. Avec ce chaud/froid réussi, frissons garantis.
Drift (Howlin’ Banana/Humpty Dumpty/Modulor). Sortie le 31 mars.
Concert le 8 avril à Marbehan (Les Nuits éclectiques), le 22 à Paris (Point éphémère) et le 27 à Bruxelles (Les Nuits botaniques).
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