De retour avec un cinquième album, le groupe américain délaisse le dancefloor pour des territoires sombres et ténébreux qui laissent sur notre faim.
Groupe concept à géométrie variable, construit autour du producteur et DJ américain Andy Butler, Hercules & Love Affair s’est affairé, bien avant que ce soit la mode, à remettre au goût du jour le disco et le garage new-yorkais. DFA, le label emmené par James Murphy de LCD Soundsystem, ne s’y est pas trompé, signant d’emblée en 2007 le premier album éponyme du groupe. Une plongée brute et naïve, mais inspirée et énergique, au cœur du dancefloor. Avec en fer de lance Blind, tube intemporel et fusion parfaite de la mélancolie et de l’hédonisme qui irrigue la dance-music. Une thématique que Butler va s’employer à développer sous ses dehors les plus queer sur quatre albums explorant les différentes facettes de la club culture et lors des performances live hautes en couleur du groupe. Absent des radars depuis l’album en demi-teinte Omnion (2017), Andy Butler a dû pallier au départ de plusieurs membres d’Hercules & Love Affair et se battre contre ses démons intérieurs, avant d’annoncer son come-back avec In Amber.
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Un cinquième album, dont la pochette, un monolithe recouvert d’un voile transparent perdu dans la brume ambiante, annonce la couleur musicale : à savoir l’introspection. Un disque où Andy Butler met de côté les déhanchés de ses premiers disques pour explorer de nouveaux territoires musicaux tout en scellant ses retrouvailles avec l’artiste Anohni et sa voix à la fois androgyne et céleste.
12 titres
Tout au long des douze titres d’In Amber, où l’électronique cède la place à l’organique, où les rythmiques résonnent martiales, le piano se la joue romantique, la harpe clinquante et les voix ténébreuses, Andy Butler dévoile son amour pour les ambiances embrumées et gothiques des années 1980 et sa passion pour des groupes comme This Mortal Coil, Diamanda Galás ou Dead Can Dance, sans jamais réussir malheureusement à atteindre leur délicat équilibre entre baroque et expérimental, maniérisme et profondeur, légèreté et élégie. Disque monotone, brutal et peu inspiré, comme de la musique de cabaret revisitée à la sauce indus, In Amber irrite plus qu’il ne séduit. Notamment par son côté surjoué et empathique qui lui donne parfois des allures de bande-son pour un spectacle du Puy du Fou.
In Amber (BMG). Sortie le 17 juin.
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