La recette psyché-pop des Anglais commence à sentir le réchauffé. De l’exotique un peu toc en dépit de quelques belles envolées.
En 2012, dès la sortie du single Shelter Song, Temples s’est constitué un beau succès à l’international. À l’époque, le revival psyché (de Tame Impala à Jacco Gardner) bat son plein avant de frôler l’overdose ; la faute au bal des suiveur·ses pensant revivre le grand souffle d’une époque qu’ils et elles ont toujours fantasmée dans un mimétisme rance. Un nom puissant, deux premiers albums inspirés – Sun Structures (2014) et Volcano (2017) –, Temples se range alors du côté des meilleur·es prosélytes du genre.
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Retrouvant Sean Lennon, cette fois aux manettes, le groupe suit malheureusement la tendance fixée depuis le précédent LP, Hot Motion (2019), et délaisse les sonorités sixties au profit de rythmiques plus pop et dansantes. Malgré le départ du batteur Samuel Toms en 2018 (parti rejoindre Fat White Family), le quatuor a toujours quelques beaux moments d’inventivité à offrir, grâce aux instrumentaux Movements of Time ou Sultry Air.
Benidorm en été
Temples a également élargi sa palette musicale mais, à part Crystal Hall et ses poussées telluriques à grands coups de riffs nerveux, rares sont les morceaux qui nous sortent de la formule ronronnante psyché-pop. Exotico sent souvent le réchauffé et livre des titres calibrés pour étudiant·es britanniques ivres et prêt·es à hurler ses paroles dans les rues de Benidorm en été. Adieu aux grands Temples de l’âge d’or, c’est désormais un tempietto (“petit temple” en italien) que l’on visite en s’ennuyant légèrement.
Exotico (ATO/PIAS). Sortie le 14 avril.
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