Entre naturalisme et romantisme folk, la chanteuse américaine poursuit une route parallèle remarquable.
Il y a un piano, puis une flûte légère, un rire, et Adrianne Lenker plonge immédiatement dans ses souvenirs. La chanteuse américaine de 31 ans, qui mène une magnifique carrière solo en parallèle du quatuor Big Thief, révèle Bright Future, un album qui illustre à sa manière le tiraillement de la musique folk américaine entre naturalisme et romantisme.
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Naturalisme parce que Lenker dépeint les arbres qu’elle contemple, le bruit des feuilles durcies par l’hiver, les hautes herbes, les rochers aspergés par les torrents, le toucher de l’être aimé aussi lorsqu’elle se remémore un épisode lointain mais concret de sa vie. Les sens, les sentiments sont décrits simplement. Et c’est leur assemblage qui forme un romantisme presque mystique et intérieur.
La chanson et la poésie comme antidouleurs
Accompagnée de ses musiciens et du producteur Philip Weinrobe, qui officiait déjà sur Songs et Instrumentals (2020), Adrianne Lenker laisse entendre les chaises craquer, s’éloigne parfois du micro, si bien que sa voix se perd dans la pièce, puis revient, puis repart, explore les récits dylaniens sur Sadness As a Gift, frôle les mélodies country sur Cell Phone Says, mais se souvient toujours de l’essentiel : la chanson et la poésie comme antidouleurs.
Bright Future est bourré d’optimisme, comme son titre l’indique. La voix de Big Thief extirpe les épreuves passées comme pour les mettre derrière elle une bonne fois pour toutes et avancer dans une carrière qui n’en finit plus de forcer le respect.
Bright Future (4AD/Wagram). Sortie le 22 mars. En concert au Trianon, Paris, le 2 mai.
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