Six ans après “Hymns”, les Britanniques retrouvent un peu de leur hargne pour un sixième album tapageur mais inégal.
Il n’y a qu’à écouter l’inaugural Day Drinker pour s’en convaincre : Bloc Party s’offre un retour fracassant dans nos enceintes. Là où Hymns (2016), dernier album en date, semblait indiquer un changement de direction musicale, Alpha Games envoie du lourd d’entrée : toutes guitares dehors sous la houlette d’un Russell Lissack déchaîné, porté par une rythmique à l’unisson (Louise Bartle martèle ses fûts dans un finale étourdissant), Day Drinker réussit son pari – attraper l’auditeur·trice par le col pour ne plus le ou la lâcher.
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Traps confirme cette envie d’en découdre, faisant regretter de ne plus avoir entendu une telle débauche d’énergie chez Bloc Party depuis longtemps. Accoucher d’Alpha Games ne fut visiblement pas tâche aisée pour Kele Okereke et les sien·nes, et la tonalité sombre qui sous-tend tout le disque doit sans doute beaucoup à cette difficile genèse.
Retour en forme
On respire et on entrevoit tout de même un peu de lumière avec Of Things Yet to Come et ses guitares aériennes, et aussi avec If We Get Caught ou The Peace Offering, ultime chanson tout en contrastes. Alpha Games n’est pas parfait, loin de là, et certains morceaux peinent à convaincre (Callum Is a Snake, The Girls Are Fighting, Sex Magik), mais il signe le retour en forme d’un groupe qui n’a jamais égalé ses fracassants débuts.
Alpha Games (Infectious/BMG). Sortie le 29 avril. Concert le 10 mai à Paris (Salle Pleyel).
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