Avec son électronique furieuse et comique, Add N To X s’attaque à la mémoire. Première cible : la new-wave. Add N To X fait partie de ces groupes qui ne sont jamais meilleurs que lorsqu’ils flirtent avec le pire. Sa musique est basée sur un entrelacs de sons synthétiques comme on n’en fait plus […]
Avec son électronique furieuse et comique, Add N To X s’attaque à la mémoire. Première cible : la new-wave.
Add N To X fait partie de ces groupes qui ne sont jamais meilleurs que lorsqu’ils flirtent avec le pire. Sa musique est basée sur un entrelacs de sons synthétiques comme on n’en fait plus comme on souhaiterait que plus personne ne puisse en faire. Ce trio anglais prend pour cible les couches les plus basses de notre mémoire, celles dans lesquelles sont stockés les génériques des émissions de télé de notre enfance, les musiques dites new-wave. Prenant à contre-courant les disques d’autres grands de l’électronique comme Aphex Twin ou Autechre autant de gens qui musellent leurs pitbulls synthétiques pour mieux charmer , Add N To X vomit ses sons en vrac, à même nos pieds. Le groupe appelle son album Avant hard, et c’est vrai qu’il y a quelque chose de Lars Ulrich la chose de Metallica chez ce batteur fou, qui empile les roulements et les breaks maximalistes, sabre dans le vif et sature jusqu’à l’explosion la majorité des titres. C’est lui qui sauve l’album du mauvais goût et lui donne une place dans l’anthologie des plus grands moments de la rigolade rock. Parce que ultime comble pour un groupe de musique électronique Add N To X consacre ses titres à l’apologie de chacune des trois propositions du grand credo Sex & drugs & rock’n’roll. Les moments rock sont alors très rock voir les essais punks Fyuz et Buckminster fuller, gros carambolages synthétiques remplis par les crissements de freins et les explosions. Il invente aussi la new-wave psychédélique avec The Return of the black regent où une émule de Lisa Gerrard s’abandonne dans des tourbillons de bitume et de violons. C’est cette chanteuse qui donne de la vie aux meilleurs morceaux de l’album en arrosant de vocalises sucrées les meilleurs moments de folie du disque. Add N To X finit son grand voyage par un joli pied de nez à Garbage (le très sexy Oh yeah oh no), suivi par un gros ralenti écoeurant, une bande-son de film érotique façon dimanche soir sur M6, dont la scène de fesses serait interrompue par un concert de sonneries de téléphone portable. Jusqu’ici, on n’a entendu qu’une seule fois de telles énormités sur un disque rock, lorsqu’un Mercury Rev encore fou laissait un cortège de transatlantiques éperonner ses chansons sur la longueur d’un album. Alors, même si on en brûle d’envie, on restera sur cette analogie en ne racontant surtout pas aux gamins que Add N To X fait du rock gothique, parce que la puissance et l’humour de cet album sont tels qu’ils vont prendre l’étiquette pour un compliment et faire exploser les ventes du fonds de catalogue de Sisters Of Mercy, Killing Joke et D.A.F. (Punk).
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