De la new-wave anglaise chantée en français littéraire. ?Y a une route?, chantait Gérard Manset, dont on entend, stupéfait, des intonations jouvencelles et grandiloquentes dans la pop du Toulousain Svensson. Y a une route, et elle monte droit au nord, en passant par le Berry de Florent Marchet, le Brest de Miossec, puis l’Angleterre, milieu […]
De la new-wave anglaise chantée en français littéraire. ?Y a une route?, chantait Gérard Manset, dont on entend, stupéfait, des intonations jouvencelles et grandiloquentes dans la pop du Toulousain Svensson. Y a une route, et elle monte droit au nord, en passant par le Berry de Florent Marchet, le Brest de Miossec, puis l’Angleterre, milieu naturel de cette écriture soupe au lait, anxieuse et électrocutée (les guitares à la Johnny Marr sur L’Hymne ou même Joy Division sur le furieux On Better Days)? Y a une route, mais pas de pilotage automatique, pas d’autoroute : souvent, le Toulousain roule dans les bas-côtés de la joliesse, heurte des poubelles, zigzague avec vague à l’âme : cette pop, qui a vomi ses nanana , se traîne un sale gueule de bois, elle charrie des souvenirs pas glop, des histoires d’amour griffonnées au mauvais sang. Alors bien sûr, parfois,
quand une rime inférieure s’invite, quand une guitare
joue cheveux aux vents, ces chansons peuvent virer
à la grandiloquence. Mais a plupart du temps, trop tendues et bilieuses pour se laisser ainsi sombrer dans l’eau de rose, ces chansons effrontées imposent à une pop anglaise aussi mélodique que ténébreuse l’intensité d’une écriture française littéraire (Houellebecq et Albert Cohen sont cités) et intime. ?Dieu que cet hiver est long?, hurle Svensson. Le printemps n’est pas le bienvenu.
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