Auf Der Maur

Pour assurer son passage en solo, Melissa Auf Der Maur est devenue le coach d’une dream-team de guitaristes acharnés du rock US. Au compteur de la bassiste, il y a bien sûr Hole et les Smashing Pumpkins, mais aussi Tinker, projet lancé au début des années 90, et, plus récemment, un album hommage à Black Sabbath avec le collectif Hand Of Doom. Belle carrière que la charismatique rousse a optimisée en recrutant des musiciens pointilleux, tous venus en amis qui veulent du bien. D’abord à la production Chris Goss, un habitué des riffs intenses (Masters Of Reality), mais aussi Josh Homme et Nick Oliveri (Queens Of The Stone Age), James Iha (ex Smashing Pumpkins) ou encore Brandt Bjork (Kyuss, Fu Manchu) ou Paz Lenchantin (A Perfect Circle)? La cause à défendre est bien éloignée de son duo avec Nicolas Sirkis, Le Grand Secret.

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Métallique et intense, ce disque s’envisage plutôt comme une visite du rock exaspéré d’Amérique, avec ses abysses et ses sommets. Car il y a parfois à redire, notamment sur le très balourd My Foggy Notion ou sur la version française de Taste You, tube annoncé, pourtant bien meilleur en anglais. Mais la Canadienne réussit à allier la féminité absolue de sa voix mielleuse et nonchalante à des guitares habituées à de plus brutaux ébats. Un défi joliment réussi sur I ll Be Anything You Want, version jumelle de No One Knows des Queens Of The Stone Age. Mais aussi sur Real a Lie, aux accents grunges affirmés. On retrouve d’ailleurs souvent la patte de la compositrice de Celebrity Skin, album qui avait su, brièvement, calmer la fureur de la déjantée Courtney Love. Quelques accents gothiques (Followed the Waves) finissent d’enraciner ce disque au XXe siècle.