A 40 ans tassés, Thierry Duvigneau a toujours une frimousse de gamin, la même qui ornait ses disques jusqu’à il y a une dizaine d’années, lorsqu’il distillait le meilleur rock de France sous le nom de Kid Pharaon. En vacances du rock, il a passé la dernière décennie à faire un vrai métier , instituteur. […]
A 40 ans tassés, Thierry Duvigneau a toujours une frimousse de gamin, la même qui ornait ses disques jusqu’à il y a une dizaine d’années, lorsqu’il distillait le meilleur rock de France sous le nom de Kid Pharaon. En vacances du rock, il a passé la dernière décennie à faire un vrai métier , instituteur.
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En d’autres circonstances et avec d’autres artistes, on se dirait que toute cette histoire de a le parfum du pipeau et que le type qui parle prépare son retour depuis quelque temps déjà. Mais pas avec Thierry Duvigneau.
Une série de coups de fil a suffi pour réunir le petit monde qui pouvait donner forme aux chansons de The Electric Fresco : Jean-Paul Roy ? le complice de toujours, qui n’a pas hésité à prendre sur son temps libre de Noir Désir pour signer les lignes de basse ?, Philippe Charpentier, Maurice Fari et Annie Astar et aussi un groupe de ska de Bordeaux, Last Pow, venu imprimer son beat et ses cuivres. En deux mois, ce collectif improvisé mettra au point les sept chansons du retour du Kid, sous son nouveau nom.
Tout ce que nous avions quitté il y a dix ans est là : ce savant mélange de pop-folk américaine, la finesse harmonique, le lyrisme inné du parti pris mélodique, la beauté naturelle d’un décor aux enluminures pop qui renvoie directement aux grandes références du genre : Neil Young, Big Star, Gram Parsons’ Avec la rythmique rampante de Dance Floor Politics et ses feulements de sax, The Electric Fresco réveille la générosité et la tristesse du folk en lui imprimant l’implacable sensualité d’un groove un peu froid, produit avec suffisamment peu d’arrangements pour ne rien perdre de la fraîcheur du balancement hormonal. Qu’importe si tout ça sonne un peu cheap, fauché : une telle chanson peut se passer de luxe.
The Electric Fresco se contente en effet de sons vintage, d’une petite guitare dans l’écho, des sonorités brutes d’amplis arrangées avec les moyens du bord. La preuve sur Shadow Boxing ou My Definition of Love, ballades éminemment approximatives, qui feraient certainement se hérisser les derniers cheveux des producteurs modernes, mais qui doivent déjà donner envie à d’autres artisans, de Lloyd Cole à R.E.M., de se remettre fissa au boulot.
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