Il existe au moins deux bonnes raisons d’accorder un minimum d’intérêt à Aston Villa. Leur nom, primo, piraté dans le foot anglais, est déjà candidat à la remise des prix de fin d’année. Deuxio, comme celles de Shredded Ermine’s, Little Bob ou Noir Désir, leurs chansons généreuses possèdent cette touchante honnêteté qui leur fait fuir […]
Il existe au moins deux bonnes raisons d’accorder un minimum d’intérêt à Aston Villa. Leur nom, primo, piraté dans le foot anglais, est déjà candidat à la remise des prix de fin d’année. Deuxio, comme celles de Shredded Ermine’s, Little Bob ou Noir Désir, leurs chansons généreuses possèdent cette touchante honnêteté qui leur fait fuir les sentiers de la démagogie exécrable empruntée par les OS de la métallurgie Lofofora en tête. Ces deux excellents points ne suffiront pas à masquer l’épineuse question de fond : avec Aston Villa, le rock français remonte le temps et redevient cette espèce de caricature musicale apprivoisée par des musiciens honorables mais régulièrement incapables de lui donner épaisseur et flamboyance. Cette époque où le rock français frisait la pornographie avec son gros son, son goût immodéré pour les riffs typés et ses textes au symbolisme pompier, faussement réalistes, rédigés dans une langue sans sel, à la syntaxe frustrée et à la rime indigente. C’est l’après-Marquis de Sade, l’avant-Rita Mitsouko, années des efforts louables mais des occasions ratées. C’est aujourd’hui Aston Villa, groupe débonnaire aux guitares désespérément trop bavardes sur le stonien On verra demain, friand des ambiances lourdes au point de plomber un album dans lequel quelques portions mélodiques plus aérées (Message terminé, Je tiens l’arme, Téléviseur) font figure de naufragées.
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