Les 22, 23 et 24 février à Nantes, le Lieu Unique accueille la première édition de Assis! Debout! Couché! avec Chassol, Zombie Zombie, Arlt, Sonic Boom, Only Real…
Assis! Debout! Couché!, vous avez compris: à chaque soir son ambiance, ses groupes, et son atmosphère. Pour sa première édition, le Lieu Unique propose un concept inédit de festival qui ne doit pas masquer une sélection unique et recherchée de musique: premier concert en France pour Only Real, Zombie Zombie pour faire bouger les têtes et Chassol pour en prendre plein la vue… Rencontre avec Cyril Jollard, programmateur du Lieu Unique, un homme qui vous veut du bien.
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Quel est le point de gravité de ce festival : on oscille entre exigence et découverte?
Il n’y a pas d’esthétique musicale dédiée, ça se voit sur la programmation: on passe de la musique contemporaine au hip-hop, glissé à certains endroits, au krautrock et à de la pop plus traditionnelle… Il y’a aussi de la chanson, et même des OVNI comme Chassol ou Sonic Boom… Alors, si on devait trouver un point d’ancrage dans tout ça, ce serait la curiosité je crois. Et aussi une forme de confiance dans le fait que les gens puissent venir à des soirées pour se plonger dans des univers musicaux radicalement différents et passer, d’une manière logique, d’un artiste à l’autre avec une progression logique.
Vous ouvrez le festival avec Arlt, un groupe de chanson française. C’est un repère?
Un groupe comme Arlt est un mélange d’influences, d’ouverture d’esprit et de pratiques différentes… Je pense qu’il y’a matière à rassembler beaucoup de gens très différents autour de ce projet: l’usage de la langue française, le fait que ce soit une musique qui ne fasse pas peur et qui puisse aider les spectateurs à se laisser aller… Arlt est habitué à des chansons sans forcément de refrain, avec des compositions alambiquées: c’est à la fois complexe et facile d’écoute. On pense à Fontaine et Areski avec des textes décalés et il y’a aussi un côté Devendra Banhart…
Vous faites aussi le pari de la découverte, avec des jeunes groupes comme Childhood ou Only Real, par exemple. On ne les a jamais vu en France, ou presque…
Ce sera la deuxième date en France de Childhood: c’est un tout jeune groupe qui n’a sorti qu’un 45 tours en Angleterre. Only Real fait sa première date en France, et il n’a fait que deux, trois concerts en Angleterre… Ca va être une découverte pour moi aussi: on a décidé de le faire jouer après l’écoute de quelques chansons sur le Net. Il a une chanson complètement dingue, Cinnamon Toast, une voix qui m’a beaucoup plu, un savoir faire étrange qui rappelle le travail de The Streets, qui me fait même penser à Billy Bragg : on a l’impression que le mec a un univers musical sans limites. Il est jeune, il aborde ça avec beaucoup de fraîcheur : ça m’a donné envie de le voir tout de suite, sans attendre…
Il y’a aussi des valeurs sûres, comme Zombie Zombie, qui sort son deuxième album : qu’est-ce qui vous a convaincu de faire appel à eux?
Ils font des concerts absolument incroyables. Je trouve que c’est l’archétype même du groupe et des concerts qu’on a envie de voir debout, pour se laisser embarquer par cette musique très physique qui parle autant à la tête qu’aux jambes. Il y’a un effet très ‘psychotropes’ dans leur musique, c’est assez rare. On travaille aussi beaucoup avec Etienne Jaumet – moitié de Zombie Zombie avec Neiman: il est venu assez régulièrement au Lieu Unique pour présenter ses différents projets, que ce soit en solo, en duo avec Richard Pinhas, ou simplement comme DJ. Il y’a aussi une notion de fidélité: suivre quelqu’un sous toutes les facettes de son travail.
Chassol viendra jouer son prochain album, Indiamore, avec une installation vidéo : à quoi on doit s’attendre pour ce live?
Son travail est intimement lié à la pratique de l’image et du découpage cinématographique, qui influencent sa composition musicale. Ce qui est passionnant avec Chassol, c’est qu’il condense plein de choses, un savoir-faire pratiquement unique en France: une formation de musiques classique et contemporaine, il connaît très bien le travail de Steve Reich, des minimalistes américains et il a aussi une grande culture pop… C’est un musicien incroyable: on l’a vu sur scène avec Sébastien Tellier, Air ou Phoenix… Ce qui m’intéresse chez lui c’est ce mélange de pratiques et de savoir-faire, et ce travail autour de l’image. J’ai vu plein de versions de ciné-concerts, et il apporte quelque chose de différent… Son écriture musicale est d’abord une écriture cinématographique… Son regard sur l’Inde est hyper touchant, on sent que c’est très important pour lui, et ça embarque les gens dans un voyage complètement inédit.
Est-ce que les artistes ont dû adapter leur sets, les modifier?
Clairement oui, ça fait partie de la contrainte. Pour Sonic Boom par exemple, je l’avais vu en solo et il y’avait une dimension méditative, du coup je lui ai demandé de pousser ça au maximum. C’est un projet qui l’excitait beaucoup, de travailler sur cette contrainte, sur des textures de son, d’ambiance générale. Autre exemple: pour la soirée Couché!, Château Flight a travaillé sur une autre version de leur projet Riley, ils sont aussi capables de le jouer pour un public debout, avec beaucoup de rythmes. Il y’’avait vraiment cette contrainte de travailler sur une ambiance générale. On leur a mis le deal entre les mains: est-ce que vous prêt à jouer dans telles conditions, pour un public couché, pour un set adapté, etc. ?
Vous êtes allé chercher leur côté couché…
Exactement, ce qui n’est pas évident. Les artistes prévoient rarement ce genre de choses : on a vraiment travaillé pleinement avec eux sur ce projet-là.
Vendredi 22 février : Arlt + Chassol + Neil Halstead + Inrocks Steady Crew (dj’s)
Samedi 23 février : OnlyReal + Zombie Zombie + Childhood + Inrocks Steady Crew (dj’s)
Dimanche 24 février : Sonic Boom + Le cabaret contemporain feat Château Flight plays the Terry Riley Project + Inrocks Steady Crew (dj’s)
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