On a rencontré A$AP Rocky entre deux défilés de la fashion week fin janvier. On en a profité pour discuter hip-hop, bagarre, homophobie… et mode. Sans doute la plus véritable des raisons qui l’avaient amené à Paris ce jour-là. Interview intégrale.
A$AP Rocky, A£AP Rocky, A€AP Rocky. Aujourd’hui installé à Los Angeles, le rappeur originaire d’Harlem était à Paris fin janvier après un petit détour par Londres. Signé chez Sony pour trois millions de dollars en 2011, A$AP Rocky n‘en finit plus de mondialiser sa notoriété. Après la publication d’une mixtape barjo il y a un an et demi, le « joli fils de putain » a poursuivi son entreprise de conquête avec Long.Live.A$AP, premier album fondamentalement hip-hop sorti il y a tout juste un mois. Fin janvier, en pleine fashion week, on a profité de sa courte escale parisienne pour discuter hip-hop, bagarre, homophobie.. et mode. Sans doute la plus véritable des raisons qui l’avaient amené à Paris ce jour-là.
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Ton album vient de sortir mais on l’impression que tu n’es pas venu à Paris que pour assurer la promo…
Ouais c’est la fashion week en ce moment ici. Je sors juste du défilé Christian Dior, c’était enrichissant. J’ai aussi eu la chance de visiter quelques showrooms dans le centre et j’en ai profité pour choper quelques vêtements. J’ai travaillé à fond sur ma musique ces derniers temps : on a bossé sur quelques idées de clip et j’ai aussi avancé sur quelques productions. Venir à Paris en pleine fashion week me permet de m’aérer l’esprit, de voir autre chose.
Il y a une chanson dédiée à la mode sur l’album. Depuis tes débuts on sent que c’est un univers qui t’attire particulièrement…
C’est une source d’inspiration pour moi. La dernière fois que je suis venu à Paris c’était pour un concert et on m’a dit que Martin Margiela était dans la salle. Je n’ai pas pu lui parler mais j’ai eu la chance de rencontrer Ralph Simons aujourd’hui après son défilé. Je crois que c’est mon créateur préféré.
Tu as parlé de ton concert au Bataclan. Le public était un peu surpris par le format et la durée de ta prestation…
Ouais on a l’habitude de terminer les concerts en passant la musique qu’on aime et foutant le bordel sur scène. Je ne sais pas ce à quoi les gens sont habitués ici. J’ai donné des concerts un peu partout dans le monde en 2012 et tout ce que je retiens c’est qu’à chaque fois que je joue en Europe c’est la folie. Je me souviens de ce concert au Bataclan. Il y avait Daft Punk dans le public. Ils sont venus nous voir à la fin et ils ont passé l’after avec nous.
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Rien à voir avec l’ambiance de South By Southwest 2012. C’était quoi cette histoire bagarre géante ?
C’était fou. Comme si une bagarre de saloon géante avait explosé tout d’un coup. Des connards nous ont jeté des canettes pendant tout le concert. On ne savait pas d’où ça venait. Une canette de trop est arrivée et on a tous sauté dans la foule. A la fin tout le monde est rentré chez soi l’esprit léger.
C’est la troisième fois que tu viens à Paris en un an. Il y a déjà des lieux où tu as tes habitudes, des endroits qui t’ont marqué ?
Ma chambre d’hôtel ! Et les groupies françaises que je rencontre à chaque fois que je viens. C’est le genre de truc qui me marque à chaque fois (rires).
En France les personnes qui écoutent ta musique sont parfois assimilées à la culture « hipster ». Tu en penses quoi ?
J’apprécie le fait que des gens progressistes écoutent ce que je fais. Ma musique est novatrice donc ça me paraît logique. C’est une bonne chose.
Tu as plusieurs fois pris position contre l’homophobie. En France on parle beaucoup du mariage gay ce moment. Tu as un avis sur la question ?
On a le même genre de débats de société en Amérique. J’en ai rien à faire de la sexualité d’untel ou untel. Pour moi les gays devraient avoir les mêmes droits que les autres. S’ils ont envie de se marier ils devraient en avoir la possibilité. C’est leur problème.
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