Epaulés par Frank Black, les Anglais goguenards ont la gueule de bois.
Comme beaucoup de groupes anglais, Art Brut tente l’album “made in America”. Mais quand d’autres font le choix raisonnable de NYC ou L.A., la bande à Eddie Argos, chanteur à l’humour grinçant, préfère s’exiler à Salem, Oregon – rien à voir avec la ville du Massachusetts célèbre pour ses chasses aux sorcières. Et pourtant, s’il avait vécu au XVIe siècle, ce leader insolent aurait eu des problèmes de voisinage. Ses chroniques plus parlées que chantées (proches de The Fall en ce sens) sont des miroirs impitoyables sur la société et lui-même : le son trop soigné de U2, le génie oublié des Replacements, le refus de mûrir ou les sentiments inhibés. Le motif le plus récurrent reste l’absence de contrôle de soi provoquée par une énième cuite, dès le bien nommé Alcoholics Unanimous. Façonné par la production à la fois fine et déchaînée de Frank Black (Pixies), ce troisième album s’essouffle peu à peu, après un début réussi. L’album s’appelle Art Brut contre Satan, et en écoutant ce rock aussi malin que sarcastique, on les soupçonne plutôt d’avoir abandonné le bras de fer pour faire alliance.
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