Avec Bang Bang Rock’n’roll, les londoniens d’Art Brut ont crée la surprise outre-Manche. Alors que leur album est enfin distribué en France, découvrez les en interview, en clip et en MP3 sur lesinrocks.com.
Ils ont donné le coup d’envoi de l’une des meilleures Route du Rock de ce siècle, ils comptent Graham Coxon, les Libertines et même Harry Potter (alias Daniel Radcliffe) parmi leurs fans, et écrivent des chansons hommage à leur petit frère… Depuis peu, le premier album d’Art Brut est enfin distribué en France, l’occasion pour lesinrocks.com de rencontrer Eddie Argos et Jasper Future, deux membres de l’un des groupes les plus cool du moment. L’occasion également de regarder le clip rigolo de Good Weekend et de télécharger le génial My Little Brother au format MP3 (à découvrir en passant le curseur de la souris sur le bouton AUDIO/VIDEO en haut de page).
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La formation d’Art Brut a été un peu laborieuse, non ?
Eddie Argos : Peut-être ! En fait, quand on habitait encore Bornemouth, Jasper et moi faisions partie des Art Goblins, puis tout le monde est parti à la fac et j’ai déménagé à Londres dans l’espoir de monter rapidement un nouveau groupe. J’ai du faire croire à un mec, Chris Chinchilla, que je chantais comme Frank Sinatra pour qu’il soit mon guitariste ; quelques mois plus tard, il a enrôlé sa voisine allemande comme bassiste et j’ai payé mon ami Ian, auparavant dans un groupe de metal, pour qu’il devienne notre deuxième guitariste ! Ensuite, un ami a entendu dans le bus un allemand dire qu’il jouait de la batterie ; on savait juste qu’il bossait chez Merc sur Carnaby Street (boutique Mods, NDLR) donc on lui a rendu visite et on lui a laissé un mot du genre « Mec allemand, viens dans notre groupe !« ? et il l’a fait.
Jasper Future : Cet été, Chris est parti, donc j’ai quitté mon boulot pour le remplacer… Il y a un mois, je bossais encore dans un bureau. Plutôt cool !
Un souvenir de la Route du Rock ?
Eddie Argos : On m a lancé une chaussette dessus ! Et j’ai même réussi à l’attraper ! Un mois plus tard, on était en concert à Jersey et j’ai raconté cette histoire de chaussette en interview. Evidemment, le soir du concert, tous les gamins se sont ramenés avec leur paire de chaussettes qu’ils m ont balancée dessus’ (Rires)
En voyant vos looks, on se dit que vos goûts musicaux doivent être très éloignés. Comment réussissez-vous à écrire vos chansons ensemble ?
Eddie Argos : C’est vrai que personne n’écoute le même genre de musique au sein d’Art Brut Ce sont les autres qui écrivent la musique, moi j’en suis incapable ! Ils sont obligés de faire pas mal de compromis, ça explique sans doute le côté un peu bizarre de certains morceaux. J’écris seulement les paroles, mais bon, c’est le plus important !
Jasper : Il a déjà essayé pleins d’instruments mais il est nul ! Aucun sens du rythme Pendant les phases d’enregistrement des Art Goblins, il fallait que je chante à côté de lui pour qu’il prenne la parole au bon moment ! Comme si la partie « musicalité » n’existait pas dans son cerveau’ (Rires)
Eddie : Aujourd’hui ça va mieux, et si je me trompe dans les paroles, je fais croire que j’improvise !
Depuis le temps que vous en rêvez, avez-vous réussi à passer dans « Top of the Pops » ?
Eddie : Non, pas en Angleterre Mais la semaine prochaine, on passe dans l’édition allemande ! Enfin juste pour une interview
Et ça marche bien pour vous en Allemagne ?
Eddie : On revient d’une tournée là-bas en première partie d’Oasis. Liam nous regardait depuis la scène en criant « They fuckin’ ave it ! » ! Et quand on a voulu donner notre album à Noel, il l’avait déjà, c’était fou !
Jasper : Apparemment, il adore My Little Brother. Du coup, on voulait la lui faire chanter sur scène, surtout la dernière phrase « Stay off the crack !« ? Ca aurait été hilarant de l’entendre dire ça ! Mais on n’a pas osé? (Rires)
En parlant de ton petit frère, qu’écoute-t-il en ce moment ?
Eddie : Oh il est tellement cool ! Il écoute Shellac, Nick Cave et Louis Armstrong Je me suis fait un peu de souci pendant sa phase Libertines, mais heureusement ça n’a pas duré. (Rires)
Pourquoi faut-il attendre février prochain pour vous voir enfin en live en France ?
Eddie : J’en sais rien’ Je suis jaloux, tous mes amis musiciens viennent tout le temps à Paris ! En plus, on joue partout ailleurs, même dans des rades !
Jasper : On a carrément joué en Norvège !
Eddie : Oui, sur le sommet d’une montagne ! N’importe quoi Et pourtant on ne joue pas à Paris’
Jasper : Par contre, on a joué dans le jardin d’un mec qu’on ne connaissait pas à Lille, c’était un festival étrange « Nuits Secrètes ». Hyper chouette
Vous parlez français ?
Eddie : J’en ai fait à l’école pendant quatre ans, mais j’ai eu la bonne idée d’arrêter pour faire de l’espagnol. Au final, je ne maîtrise ni l’un ni l’autre. Je parle esperanto !
Vos amis musiciens qui viennent tout le temps à Paris, qui sont-ils ?
Eddie : Je connais bien les Rakes. Et ma copine est dans les Chalets : elles devaient jouer fin octobre à Paris, mais ça a été annulé à cause de Franz Ferdinand qui jouaient le même soir et ont raflé tout le public. Du coup, ma copine est allée au concert de Franz Ferdinand à la place
Dans l’une de vos chansons, vous dites ne pas supporter le son du Velvet Underground’
Eddie : En fait, je n’ai absolument rien contre eux ! Par contre, je déteste que des groupes comme les Strokes prétendent être influencés par le Velvet, alors que musicalement, ça n’a rien avoir. Le seul rapport, ce sont New York, les drogues et les lunettes de soleil’
Jasper : Pareil pour tous ces groupes qui se réclament de Gang of Four mais devraient se rendre compte qu’ils ne leur arriveront jamais à la cheville, pour la simple raison que Gang of Four faisaient de la musique par rébellion et ont vraiment inventé un souffle nouveau. Humainement, je n’ai rien contre les Rakes et Bloc Party, mais ils ne devraient pas se comparer à Gang of Four : ils ont repris ce qui a déjà été fait pour en faire un truc « pop », « populaire »?
Et vous, de quoi êtes-vous le plus fiers aujourd’hui ?
Eddie : De nos franchises ! Dans un élan de bonté, j’ai proposé que les groupes qui le souhaitent reprennent le nom d’Art Brut en y ajoutant un chiffre : il y en a des centaines ! Il y a deux Art Bruts au Canada, un Art Brut en Pologne qui traduit nos chansons en Polonais’ Art Brut 7, Art Brut 9 etc. J’en suis très fier, comme si j’étais leur père ! Le seul inconvénient, c’est quand je lis mes citations dans le NME et que je me rends compte que ce n’est pas de moi mais d’Art Brut 9 ! Ou alors, untel fait l’éloge de telle chanson d’Art Brut, et en réalité, elle n’est pas de nous mais d’Art Brut 7 !
Avec l’aimable autorisation de Rue Stendhal
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