Il évoque son concert à Pleyel, les retraites, Bayrou, Cali, les Bleus et sa réputation de “chanteur de droite”.
Tu vas donner un concert à la Salle Pleyel avec un orchestre à cordes…
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Oui, un concert avec douze cordes, un corniste, un flûtiste, un clarinettiste, ainsi que le groupe pop qui m’accompagne d’habitude. C’est un luxe géant, je vois les contraintes budgétaires. Je vais perdre de l’argent, mais il faut encore faire des choses pour l’amour de l’art. Ce qui me motive dans ce métier que j’apprends encore, c’est la musique, c’est pour ça qu’on est tous là. On ne peut pas jouer que pour des gens en short dans les festivals. Je fais de la musique tout seul depuis si longtemps que j’ai été au bout de mes limites. Avec cet orchestre, je me fais plaisir, je fais des bêtises, je mélange des timbres : un cor, ça ne se marie pas avec n’importe quel instrument à cordes, mais moi je le fais.
On t’a vu chez Ruquier l’autre jour. Tu es excité par l’engouement médiatique qui commence à poindre autour de ton disque ?
Ce serait mentir que de dire le contraire. Mais rien n’est réellement surprenant. Chaque média possède un axe éditorial très défini, c’est assez prévisible. Je me suis fait casser sur le site des Inrocks, mais c’était assez attendu, le journaliste cassait l’image qu’il se faisait de moi, pas ma musique. Bon, en tout cas, ça “buzze” comme on dit. J’imagine que les gens de la promo de ma maison de disques sont contents quand ils voient ça. Mais au final, on s’en fout, je crois que tout le monde s’en fout. J’ai joué à l’étranger, principalement dans des pays francophones. Là-bas on me parle de musique, de ma voix, de Rachmaninov, de ligne de basse. En France, on achète un “projet”, un “mec”… Des journalistes de renom m’ont comparé à Delerm et Biolay : je me suis demandé s’ils avaient pris dix minutes pour écouter mon disque, s’ils pensaient vraiment ce qu’ils écrivaient.
Tu t’es intéressé au fiasco des Bleus en Afrique du Sud ?
Je suis assez étranger aux pratiques du football, je ne connais pas bien. Ce qui me choque, c’est la place qu’on lui accorde. Sur TF1, on a parlé que de ça. Je me sens français, l’équipe de France, c’est important, mais on ne peut pas parler que de ce sujet. J’ai entendu Finkielkraut sur France Inter. Même si c’est “Pépé réac”, il y a une certaine élégance dans son discours, j’aime bien l’entendre parler. Mais bon, après, sur le côté “incivilité”, je ne sais pas si on peut faire un lien avec le foot de façon aussi évidente.
Tu es conscient de pouvoir dégager une image de chanteur de droite ?
Oui, un esthète de droite, parce que ma pochette est plus belle que celle des autres. Et puis, quand tu fais de la musique après Cali, tu es forcément un chanteur de droite (rires). Après, on m’a aussi dit que j’avais fait un disque de gauche. Les gens pensent que je suis à droite parce que j’ai déclaré à un mec de Libé que j’avais voté Bayrou. Moi je m’en fous de Bayrou, je n’ai pas d’idéologie marquée. Par exemple, le débat sur les retraites me passionne. Mon cerveau est coupé en deux : d’un côté, une pensée de progrès absolu qui veut qu’on puisse arrêter de travailler à un âge raisonnable ; et de l’autre, quelqu’un qui me dit qu’il faut prendre une calculatrice et se demander qui va payer pour les vieux. Je suis pris entre les deux. C’est comme Pleyel, ça coûte très cher, mais j’aime bien le délire.
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