Le 16 janvier, les Montréalais d’Arcade Fire organisaient à La Nouvelle-Orléans une parade glam-pop en l’honneur de David Bowie, décédé six jours plus tôt.
Ashes to Ashes
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Lorsqu’Arcade Fire annonça qu’une parade en hommage à David Bowie serait organisée à La Nouvelle-Orléans samedi 16 janvier et que tout le monde était prié de débarquer déguisé, notre premier réflexe fut de maudire la Terre entière d’habiter de ce côté-ci de l’Atlantique (où l’on nous sert Johnny Hallyday à Paris, place de la République).
L’espace de quelques heures, le quartier historique de la ville fut donc envahi par une foule dense aux visages barrés d’éclairs pailletés, avec en tête du cortège l’un des couples les plus fascinants de ces dix dernières années : Win Butler et Régine Chassagne. Vêtus de costumes fuchsia, pour lui, noir pour elle, ils semblaient saluer la fluidité de Bowie, qui n’aura eu de cesse de déconstruire les stéréotypes de genre pour mieux se réinventer.
Afterlife
A l’instar de celui qui créa des personnages aussi fantasques que Ziggy Stardust ou Aladdin Sane, les Montréalais ont toujours eu le goût de la surprise facétieuse : happening sur le parking d’un supermarché québécois en 2010, concerts sous le nom de The Reflektors en 2013, collaboration avec Bono, Ben Stiller et d’autres pour le clip de Here Comes the Night Time la même année…
Win Butler et sa bande sont là où on ne les attend pas, et tant pis si d’aucuns leur reprochent de sombrer dans un marketing viral hautement mainstream (ce que certains reprochèrent aussi au Bowie période Let’s Dance – souvent les mêmes à se déhancher sur le riff de Nile Rodgers une fois les lumières éteintes…). Adoubés par Bowie, ils enregistrèrent un live ensemble en 2005, avant de l’inviter à glisser sa voix sur leur Reflektor huit ans plus tard.
Where Are We Now?
Familiers de La Nouvelle-Orléans où ils possèdent un studio, Butler et Chassagne s’emparent ici de la tradition du jazz funeral, rite funéraire consistant à défiler dans les rues avec le cercueil du défunt au rythme d’un orchestre de jazz.
C’est donc avec les musiciens du Preservation Hall, un club de jazz de la ville, qu’ils ont repris les grands tubes dansants de Bowie : Rebel Rebel, Heroes, Fame… sans cercueil (il s’est fait incinérer à New York) mais entourés de smartphones. Un choix pertinent lorsqu’on sait que son dernier album, Blackstar, emprunte au free-jazz et à l’improvisation, cassant les codes pour mieux célébrer la liberté. Dès lors, Arcade Fire se pose en digne héritier.
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