L’Ironie du sport textes d’Antoine Blondin mise en scène de Jean Beaucé.
Est-ce que je cours dans le vide ? Est-ce que je cours dans le vide ? Ne cours-tu pas dans le vide ? Déclinez ces phrases interro-négatives en anglais et en espagnol. » C’est l’une des étapes qui jalonneront le parcours-spectacle dont vous serez, juché sur votre vélo, l’acteur/spectateur. Un rien décontenancé aux premiers « Vas-y Robic, n’abandonne pas Bobet », vous rejoindrez le peloton et, à chaque étape, des acteurs et des musiciens interpréteront les chroniques des jours pas ordinaires des coureurs du Tour de France. Les mots, ce sont ceux écrits pendant vingt-sept ans par Antoine Blondin, reporter au journal L’Equipe et envoyé spécial sur le Tour de France. Des chroniques qui ont radicalement changé le ton du reportage sportif. Sans craindre poésie, envolées lyriques ou calembours, cette écriture fut entièrement dévouée à l’admiration qu’impose l’effort. « Carpentras 1967 : on court toujours seul. Le plus grand coureur cycliste sur route que la Grande-Bretagne ait connu est mort hier soir d’un coup de soleil où il s’était fait une place… Tom Simpson allait trop ardemment au devant des dieux. » Antoine Blondin fait partie de ceux qui ont ouvert les voies de la réconciliation « sport et culture » et mis à mal un tabou, à l’époque tenace, selon lequel un homme intelligent et sain d’esprit ne pouvait raisonnablement s’extasier, sinon en cachette, devant l’échappée d’un Copi. Le spectacle-parcours mis en scène par Jean Beaucé poursuit l’effort et tord le cou aux montagnes de préjugés qui informent encore largement notre idée des rapports qu’entretiennent culture et loisir. Son Ironie du sport oxygène des cerveaux souvent trop prompts à se laisser envahir d’une bonne paresse.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}