Comme un peu tout le monde actuellement, Jay-Jay s’amuse avec les clichés tapageurs des années 80, gimmicks synthétiques et autres formules chic et toc telles que les empilaient à l’époque d’aussi impérissables lumières que Visage, Ultravox ou Gary Numan. La différence entre lui et d’authentiques récupérateurs cyniques des pires déchets techno-pop, c’est que Jay-Jay y […]
Comme un peu tout le monde actuellement, Jay-Jay s’amuse avec les clichés tapageurs des années 80, gimmicks synthétiques et autres formules chic et toc telles que les empilaient à l’époque d’aussi impérissables lumières que Visage, Ultravox ou Gary Numan. La différence entre lui et d’authentiques récupérateurs cyniques des pires déchets techno-pop, c’est que Jay-Jay y croit vraiment, de la même façon qu’il croyait sincèrement hier en ses pouvoirs magnétiques de torch singer mutant et androgyne. Mis en relief par les Munichois roublards de Funkstörung, les fantasmes cellophanés et les poses distanciées de JJJ parviennent à trouver un équilibre flatteur entre la pure parodie et une naïveté non moins véritable.
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D’un entêtant single (On the Radio) qu’il nous tarde franchement d’entendre sur les ondes jusqu’à la plus agaçante rengaine du disque (Déjà vu), qu’on aurait tout aussi franchement aimé ne pas voir, Jay-Jay joue sans moquerie le rôle du papillon superficiel se brûlant les ailes au contact de néons romantiques. Il reste bien quelques vagues échos du trip-hop cinématique qui fit sa réputation (le très réussi Cookie et sa chantilly de violons Mancini) et, bien sûr, cette voix qui ne parvient jamais à travestir ses ondoiements habituels. Comme on l’aime vraiment bien, Jay-Jay, on lui pardonne même d’avoir recyclé (involontairement ?) à l’intérieur de son 1984 la mélodie gluante du Honesty de Billy Joel ! C’est, parmi les fantômes qui hantent ce disque mince et attachant, le seul qui nous dérange vraiment. Les autres, garçons coiffeurs et diverses nouilles des années Smash Hits et Platine 45, que Johanson se charge courageusement de réhabiliter, finissent à travers son filtre par rayonner d’un nouvel éclat, pas si désagréable. Vous n’étiez pas prêts pour un revival Nik Kershaw/Howard Jones ? Tant pis pour vous.
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