Another day at the orifice

Loin des synthés chicaneurs des fêtards de Skint, le label Pork continue ses recherches en électronique douce. Baby Mammoth en joue avec nonchalance et langueur, qu’une visite expéditive jugerait inconsistante. Enorme erreur, qui fit déjà rater à beaucoup le passage de la comète toute rose de Mouse On Mars. Jamais cette électronique-là ne frime, trop bien installée dans son sofa pour prôner une révolution de salon. S’il y a révolution, c’est celle chantée autrefois par Sly Stone, tout en fluidité, en ondulations. Mais un Sly Stone soudain joué par Kraftwerk : tous les morceaux possèdent ainsi un visage sévère et rigide, alors que chaque mélodie n’est qu’élasticité et félicité. Un curieux équilibre, établi à une vitesse bien en deçà du minimum nécessaire à la danse, mais pourtant suffisante pour faire souffler beaucoup de vie sur ces 100 % polyester, ces Thigwig. Comme une nature morte, mais avec la souplesse et le coeur d’un acrobate.

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