Anonymous. On ne saurait mieux dire. Cinq albums en solitaire, sans compter ceux qu’il enregistra naguère au sein de Green On Red éminences grises d’un country-rock classé secret d’Etat, précipité dans des abysses d’indifférence , n’auront jamais permis à Chris Cavacas de sortir la tête de l’eau. Noire comme le désespoir, la flotte. Noire […]
Anonymous. On ne saurait mieux dire. Cinq albums en solitaire, sans compter ceux qu’il enregistra naguère au sein de Green On Red éminences grises d’un country-rock classé secret d’Etat, précipité dans des abysses d’indifférence , n’auront jamais permis à Chris Cavacas de sortir la tête de l’eau. Noire comme le désespoir, la flotte. Noire comme la pochette opaque d’Anonymous. Pour Chris Cavacas, le bout de la piste qui mène à la reconnaissance se dérobe sans cesse, se perd aux confins d’un horizon bouché. Alors il occupe sa longue balade comme il peut, en écrivant des chansons tannées par le soleil, couvertes de poussière, saisies par le mal des grands espaces. Les santiags élimées, la guitare écaillée, la voix en rupture de graves, le fan Cavacas n’a guère qu’un songwriting de deuxième main à faire valoir, un songwriting de Neil Young d’occasion, cousu de références, grevé de dévotion. Sauf que dorénavant le chanteur Cavacas a jeté ses complexes au fossé. Dopé par la production de Steve Wynn un autre laissé-pour-compte, en rade sur le talus du succès , Anonymous avale les kilomètres avec une constance rare, par un défi au mauvais sort, comme s’il y avait forcément une issue pour ces morceaux de peine et de sueur. Au milieu du désert, au coeur d’un océan de mélancolie et de désillusions, Chris Cavacas n’a sans doute jamais entendu parler des cantiques en phase terminale de Will Oldham. Sa force à lui, le moteur inusable de sa country de bois tendre (Stupid) et de goudron fondu (The Big joke) tous deux inspirés comme jamais , c’est d’y croire quand même, sans faire semblant.
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