Grâce à son inventivité, le batteur et MC américain se joue des dogmes et de la routine, rappelant combien le label Warp se conjugue encore et toujours au présent.
Les récents retours d’Aphex Twin et de Nightmares on Wax, voire les rééditions de Broadcast, ne doivent pas faire oublier que Warp a, ces trois dernières années, choisi la meilleure option possible : sans renier ce qui a fait sa gloire, le label anglais, 34 ans au compteur, a en effet décidé d’oublier le passé pour se consacrer au présent, encourager l’inédit, fédérer autour d’une nouvelle génération d’artistes habitué·es aux pas de côté (Yves Tumor, Squid, Kelela, Wu-Lu, etc.).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
À cette liste, il convient à présent d’ajouter une récente recrue : Kassa Overall, batteur, producteur et MC basé à Seattle. C’est là, dans le sous-sol de la ville, que l’Américain a en grande partie pensé Animals, disque sur lequel il donne l’impression de jouer sans dogme, routine ou combine, en équilibre entre une rigueur rythmique et des structures éclatées, souvent aussi squelettiques qu’excentriques.
Une pépinière de talents
Cette folie, on la retrouve jusque sur la pochette d’Animals, où Kassa Overall apparaît possédé, les yeux révulsés. Il faut savoir tourner le dos à la raison pour sortir ainsi de la prudence, oser un hip-hop qui dérape, pour condenser en quelques minutes free jazz, expérimentations avant-gardistes et élans pop, et condamner ses invité·es (Danny Brown, Theo Croker, Laura Mvula, Shabazz Palaces, etc.) à une gymnastique de haut niveau. C’est parfois assez intense, mais toujours nécessaire à ce grand détournement des règles.
Animals (Warp/Kuroneko). Sortie le 26 mai.
{"type":"Banniere-Basse"}