Portés aux nues avec Merriweather Post Pavilion, les intenables Animal Collective reviennent en septembre avec un album complexe, noisy et pop. Les Américains expliquent en avant-première comment il est né.
Quand avez-vous commencé à travailler sur Centipede Hz ?
Dave Portner – Les choses n’ont vraiment commencé que le 1er ou le 2 janvier 2011. On s’est tous retrouvés pour commencer à jouer ensemble, en groupe – une méthode différente des précédents albums –, avec Josh (Deakin), qui revenait dans le groupe après avoir fait une pause. On a beaucoup jammé, expérimenté dans tous les sens, on a commencé à trouver des bouts de chansons qui nous intéressaient, certains s’en emparaient pour aller bosser dessus de leur côté avant de revenir pour que l’on s’y remette collectivement. On avait alors une vague idée de l’ambiance que nous cherchions, mais rien de plus.
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Quelle était cette ambiance recherchée ?
Dave Portner – Quelque chose de plus agressif, de plus excité. Quelqu’un a prononcé le mot “mille-pattes” assez tôt pendant le processus, et on a tous trouvé qu’il décrivait assez bien ce qu’on était en train de faire : quelque chose de complexe, avec beaucoup de pattes, d’excroissances, l’idée de multiples sections imbriquées les unes dans les autres.
Il y a aussi une idée centrale liée à la radio, aux ondes FM…
Brian Weitz – On avait parlé de cette idée pendant la tournée de Merriweather Post Pavilion, mais elle n’est revenue qu’au milieu du processus de Centipede Hz. On a samplé des tonnes de choses, on s’est rendu compte que ça collait parfaitement avec le style de l’album. Il y a des choses passionnantes à la radio, des moments incertains, abstraits, des sons qui bougent d’une manière unique. Il y a aussi cette idée que les signaux FM sont suffisamment puissants pour quitter l’atmosphère et voyager dans l’espace. Ça nous a menés vers une sorte d’imaginaire extraterrestre : on pensait à un groupe, sur une autre planète, entendant des sons venus de la Terre et essayant, à sa manière, de les incorporer à sa musique… C’est captivant de se dire que ce que l’on crée est une forme d’énergie infinie, qui peut voyager si loin.
Centipede Hz est noisy, parfois assez dur…
Dave Portner – Il y a des moments assez anguleux, assez rêches, des moments où le son est assez sale, comme celui d’une radio cassée. Nous avons essayé de raffiner cela, nous ne voulions pas tourner le dos aux gens, mais il est évident que l’album est sans doute moins rond, moins simple que Merriweather Post Pavilion.
L’album est aussi assez pop…
Brian Weitz – Oui, et ça tient à notre relation à Ben Allen, notre coproducteur, qui vient plutôt du songwriting. On lui balance des tonnes de choses et on compte sur son oreille pour que la chanson puisse s’extraire de ce chaos. Quelqu’un au Japon nous a dit que cet album lui semblait très “free”. Mais bien au contraire, il est extrêmement maîtrisé, d’un bout à l’autre.
Comment pensez-vous que les gens réagiront à Centipede Hz ?
Brian Weitz – Les gens qui ne nous connaissent pas très bien et qui aiment les moments les plus doux de Merriweather Post Pavilion risquent d’être un peu surpris… Il n’y a de toute façon jamais eu un Animal Collective, ni un seul type de fan d’Animal Collective. Selon moi, Centipede Hz sonne un peu comme une combinaison de toutes les substances du groupe.
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