La pop synthétique et tapageuse du duo anglais Autokratz ferait des ravages dans les raves : les bras en l’air.
Mais que fichait donc le pays qui a vu naître Depeche Mode, New Order ou les Chemical Brothers ? Tenue à l’écart de l’axe electro-pop mondial qui relie Soulwax à Tiga en passant par LCD Soundsystem, l’Angleterre redonne enfin de la voix en pâture aux machines. Après le phénomène La Roux qui lui offre une Annie Lennox survitaminée, autoKratz s’impose immédiatement dans une veine pop synthétique sous acide.
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Repérés par le label parisien Kitsuné qui a publié leurs quatre premiers singles telluriques, tous rassemblés l’hiver dernier sur le mini-album Down & Out in Paris & London, David Cox et Russell Crank exploitent leur science machiavélique pour chanter des mélodies addictives sur de l’electro qui déboîte. Ni fluo-rock à la Klaxons, ni tabassage monochrome à la Justice, la techno d’autoKratz est un rêve éveillé pour tous ceux qui cherchent depuis des années la recette du tube idéal sur les touches de leurs claviers et les écrans de leurs ordinateurs.
Compression, basses obsédantes et synthétiseurs raveurs font bon ménage avec le chant sensuel de David, prêt à partir à l’assaut de Top of the Pops. Si ce premier album sonne immédiatement familier grâce à la présence de deux classiques du duo, Stay the Same et Last Show, il prouve aussi que la source des deux larrons n’est pas prête de se tarir. Always More démarre Animal en fanfare comme si les sombres nuages qui plombaient l’electroclash avaient été chassés par leurs nappes de synthés scintillantes. Il sera d’ailleurs conseillé aux fans de se ruer sur le remix réalisé par notre jeune prodige Yuksek.
Plus dansants, The Idiots Are Winning va magnifiquement se vautrer dans les petits matins d’une teuf stroboscopique alors que Pass Your Heart lance une méchante montée techno entre deux refrains romantiques. David et Russell étalent un art du songwriting qui cohabite à merveille avec leurs penchants pour Daft Punk, Kraftwerk ou Underworld et les beats modernes à la Ed Banger. Pour couronner le tout, ils parviennent magnifiquement à restituer leur formule sur scène, en transformant l’espace en dance floor, dangereusement brûlé par leur mutation de nerds en pyromanes : une bonne raison d’accueillir ce retour des années 1980 les yeux fermés, le sourire aux lèvres et les bras en l’air.
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