A Paris, l’outsider la plus cool du moment a offert un vrai moment de grâce.
« Il n’y a pas de couvre-feu ce soir, on est d’accord? », lance Angel Olsen aux responsables de la salle en backstage. Le ton est donné : loin du cliché de l’artiste qui ne fait que le minimum syndical sur scène, la chanteuse est là pour se faire plaisir et faire plaisir à son public, peu importe les conventions.
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En septembre dernier, Angel Olsen sortait son troisième album, My Woman. Si le précédent, Burn Your Fire For No Witness, avait charmé une grande part de son public, ce nouveau disque avait fait l’unanimité absolue : avec grâce, Angel Olsen s’imposait alors dans la scène indé comme l’outsider la plus cool du moment. Hier, elle posait ses instruments sur la scène du Trianon le temps d’un concert, et c’est avec une classe folle que la songwriteuse a fait vibrer la salle du 18e arrondissement pendant toute la soirée.
Façon western des années 50
Auparavant seule sur scène, c’est désormais accompagnée de cinq musiciens que l’Américaine débarque sous les lumières du Trianon, un sourire malicieux aux lèvres, comme à son habitude. Tous vêtus façon western des années 50 (et ça rend bien!), Angel Olsen empoigne sa guitare et débute une heure de musique : Shut Up Kiss Me, Sister, Not Gonna Kill You… Tout y est, exécuté à la perfection.
Si les morceaux sont tous menés par la voix irréprochable d’Angel, une grande part du charme de ce concert tient à ses interventions : de dédicaces absurdes (« J’aimerais dédier ce morceau aux personnes qui changent de ville ou de pays, et qui regardent par la fenêtre de leur Uber »), en drague assumée (Quelqu’un crie « I Love You », Angel répond « Qui a crié cela? Elle est célibataire? »), l’Américaine ne cesse d’interagir avec son public, de manière aussi spontanée que touchante, avec toujours cette sincérité maladroite et incroyablement charmante.
Une foule conquise
Bien décidée à ne pas respecter le couvre feu, Angel Olsen revient après une heure de concert, pour un premier rappel d’une demi-heure pendant lequel elle interprète seule à la guitare un nouveau morceau, avant que son groupe ne la rejoigne pour une poignée de titres. Puis, après avoir quitté la scène une seconde fois, elle revient pour un deuxième rappel, sous les cris d’une foule décidément conquise. Elle interprète alors Windows, et la magie opère : le silence règne dans la salle, et une multitude de portables commence à filmer.
Quelques minutes plus tard, Angel Olsen confie au public qu’elle « commence à être fatiguée », et, après avoir crié un « je t’aime ! » en français, la chanteuse disparaît en coulisses. C’est la fin d’un moment hors du temps, entre grâce et maladresse, qui risque de nous hanter encore longtemps.
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