Faire du neuf avec du vieux : le jour d’Eldia est enfin arrivé.
Avoir des influences est une chose, les assumer en est une autre : le recyclage systématique d’un passé glorieux frise chez certains l’inconséquence ; chez d’autres, il n’est qu’une carte de visite, un point d’ancrage pour les plus anxieux, avant de les emmener au large. And All The People on The Ship Say Land Ho, premier album des Parisiens d’Eldia, se décrit ainsi en premier lieu par les disques qui l’ont nourri.
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Si on soupçonne ici le groupe d’avoir arpenté en long et en large le Village Vert des Kinks avant de larguer les amarres, c’est pour mieux en retirer la moelle : des mélodies chatoyantes (Sergeant Johnson), des constructions volontairement rétro (Golden) et un amour du son vintage (Hang on People). Comme chez certains de leurs confrères de la capitale – on pense notamment à Tahiti Boy ou Hey Hey My My – cette obsession pour les années 70 est pourtant bien ancrée dans le présent, les courants emmenant régulièrement le vieux rafiot sur les eaux plus mouvementées du rock indé américain.
Let’s Take a Walk in the Park et son riff tellurique ou l’excellent Spider font ainsi ici office de balises alternatives dans la fuite en avant d’un groupe trop doué pour suivre les cartes laissées par ses aînés.
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