On a les rêves qu’on peut : ceux des quatre Anglais de Clearlake louchent vers la Californie. Pas tout à fait la terre d’abondance, du miel et des oranges, mais la nation rouillée des espoirs poussiéreux ; l’imagination a ses limites et leur Californie conserve le climat humide de leur ville de Brighton. Excellent groupe […]
On a les rêves qu’on peut : ceux des quatre Anglais de Clearlake louchent vers la Californie. Pas tout à fait la terre d’abondance, du miel et des oranges, mais la nation rouillée des espoirs poussiéreux ; l’imagination a ses limites et leur Californie conserve le climat humide de leur ville de Brighton. Excellent groupe de rock, mésestimé car au croisement de trop d’univers ? un carrefour étrange entre les chœurs enlacés des Beach Boys, les guitares chatoyantes des Fountains Of Wayne (Finally Free) et les rugosités de Neil Young ?, Clearlake a durci son jeu.
Le son s’est fait plus rude, parfois brutal, les guitares plus agressives. Mais derrière ces murs électriques pointent des mélodies soigneusement troussées, qui insinuent avec une étonnante grâce leur puissant virus mélancolique. On se colle sur leur plage avec des fantasmes de surf, mais le soleil est voilé, l’océan démonté et rempli de glaçons.