Depuis que Nico a maltraité son dernier harmonium dans une église gothique, on n’avait guère entendu psalmodies aussi dérangeantes que celles de l’Américaine Tara Burke, pythie sans pitié de Philadelphie. Cauchemar récurrent que de croiser une secte en pleine incantation au milieu d’une forêt, la nuit, sans étoile : c’est exactement à ce genre de […]
Depuis que Nico a maltraité son dernier harmonium dans une église gothique, on n’avait guère entendu psalmodies aussi dérangeantes que celles de l’Américaine Tara Burke, pythie sans pitié de Philadelphie. Cauchemar récurrent que de croiser une secte en pleine incantation au milieu d’une forêt, la nuit, sans étoile : c’est exactement à ce genre de cérémonie obscure que convie cet album, justement titré Seul dans les sombres futaies’.
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Première réaction : prendre fissa les jambes à son coup, avec du lichen dans les oreilles pour résister à cet obsédant mais dangereux chant de sirène. Mais la fascination finit par l’emporter (Thurston Moore ou Acid Mothers Temple sont également victimes) et c’est abasourdi, anéanti, qu’on se laisse submerger par ces murmures noirs, ces mandolines psychédéliques, ces vrilles toxiques d’orgue, ce folk illuminé d’une civilisation heureusement disparue dans un torrent de larmes et de sang. On ne parle pas seulement des hippies.
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