Sur “The Greater Wings” , son troisième album, l’Américaine se joue des contrastes et de sa voix soyeuse.
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Étonnamment familière. Sans trop qu’on sache pourquoi ni comment, la musique de Julie Byrne touche une corde sensible et surtout nous parle la langue de l’intuition. Est-ce l’écho vibrant de Judee Sill, celui plus lointain de Nick Drake ? Sitôt que s’envole la mélodie de l’ouverture The Greater Wings qui donne son titre à ce troisième LP, l’Américaine nous installe en terrain à la fois fantasmagorique et jalonné.
Autodidacte, elle a un temps travaillé à l’entretien du Central Park de New York, et ses compositions comme ses arrangements semblent eux aussi se situer à la frontière ténue entre abstraction des lignes urbaines et foisonnement naturel maîtrisé.
Une belle lumière et quelques ombres
Ainsi ses morceaux se parent-ils ici et là de subtiles touches synthétiques et de tout aussi délicates notes de harpe. Et, comme la ville par l’étendue verte, l’album est troué en son cœur par la respiration rêveuse de Summer’s End, plage instrumentale qui vient offrir sa longue conclusion à un single cristallin, semblant promettre une envolée qui restera en suspens : le verre de Summer Glass diffracte une lueur surnaturelle, quand, plus loin, le beau Flare file la métaphore lumineuse.
Mais le disque est aussi marqué par le deuil, notamment celui du producteur et habituel collaborateur Eric Littmann, qu’Alex Somers (Sigur Rós, Julianna Barwick) est ici venu remplacer, avec sa singulière qualité d’évanescence. À l’exacte image de sa voix soyeuse, Julie Byrne allie à merveille légèreté et profondeur.
The Greater Wings (Ghostly International/Modulor). Sortie le 7 juillet.
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