Contrairement à leurs timides débuts, sur le nouvel album de Kaolin, Allez (de l’Allier), la conversation du groupe est toujours aussi convulsive, mais plus précise, plus subtile : leurs chansons se donnent désormais un temps insensé pour installer leur ton, leur teinte, leur humeur. L’élégiaque Histoire de Dire, l’effronté Que Tout Se Fasse ou le […]
Contrairement à leurs timides débuts, sur le nouvel album de Kaolin, Allez (de l’Allier), la conversation du groupe est toujours aussi convulsive, mais plus précise, plus subtile : leurs chansons se donnent désormais un temps insensé pour installer leur ton, leur teinte, leur humeur. L’élégiaque Histoire de Dire, l’effronté Que Tout Se Fasse ou le pacifique Les Nageuses se jouent ainsi largement au delà des délais et formats de la pop, avec un culot rarement croisé dans le rock français. Car à 20 ans, les garçons de Kaolin ont pour eux l’inconscience, l’instinct et l’effronterie qui leur permet d’oser le genre de chansons illimitées que Noir Désir arpente seulement depuis Des Visages Des Figures. Et même si une production trop prudente ceinture régulièrement le lyrisme des Bourbonnais et appelle leurs guitares à la pondération, leur force est de ne jamais choisir, à l’anglaise, leur camp entre pop et rock, entre assauts soniques et joliesses mélodiques. Les voix peuvent ainsi se permettre les ascensions les plus casse-gueules : derrière, l’arsenal de cordes (six cordes, douze cordes, violons) retiennent fermement les chansons. Car, si Kaolin n’est heureusement pas Saez, il n’est pas non plus Sigur-Ros, parfois trop timide dans sa flamboyance, trop raisonnable dans sa déraison.
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