A Sheffield, deux ancestrales traditions locales sont en train de s’affronter en un passionnant frotti-frotta. Les licks, riffs et brutalités de guitare électrique rappellent qu’ici le metal (heavy ou non) n’est pas seulement l’apanage séculaire de la sidérurgie. Et l’electro déjantée, vicieuse et funky crasseuse se souvient des premiers pas de Human League, Chakk, Hula […]
A Sheffield, deux ancestrales traditions locales sont en train de s’affronter en un passionnant frotti-frotta. Les licks, riffs et brutalités de guitare électrique rappellent qu’ici le metal (heavy ou non) n’est pas seulement l’apanage séculaire de la sidérurgie. Et l’electro déjantée, vicieuse et funky crasseuse se souvient des premiers pas de Human League, Chakk, Hula ou Cabaret Voltaire, autres coutumes locales.
De White Trash aux Fat Truckers, la ville de Sheffield est devenue ce laboratoire aux étranges allures de garage, où le clinique et le cambouis se mêlent pour une danse lubrique, droguée et souillée. C’est dans cet environnement obscène que Pink Grease a grandi, témoin de cette partouze où Chic s’enchaînait aux platines avec les Ramones, Suicide, Joy Division ou Miss Kittin. Le problème de Pink Grease, c’est que, derrière cette panoplie d’outrages, de bruits roses et de punk-rock en guenilles, les chansons restent d’une consternante normalité, d’une embarrassante banalité :le groupe a beau hurler, se contorsionner, faire brailler ses cuivres « pue de la gueule » et ses Moog réglementaires, ces rock-songs poussives ne dépassent que rarement le stade des intentions, de l’exercice de style (comment gâcher bêtement, par exemple, un titre de chanson aussi prometteur que Lou Reed ?).
Seuls le rockab gothique, frénétique et sous haute influence de Cabaret Voltaire (ou Métal Urbain) de Shake ou le glam-rock délabré et hanté de Nasty Show parviennent à la cheville (poilue) des hirsutes Fat Truckers. Mais ça suffit : on a désormais compris ce qu’était l’electrock’n’roll, il faudra trouver d’autres mixtions pour donner dans l’explosif. Et puis, ce look de routier américain déglingué étudié en art-school commence à devenir pénible.