Le Londonien caresse spleen et douleur sur un troisième album poignant.On l’avait connu en colère contre ses contemporains, le Premier ministre en tête. Depuis, le monde ne s’est pas arrangé, mais le Britannique Tom McRae n’a plus la force de pointer de sa plume incisive et cruelle les bassesses humaines. Car All Maps Welcome est […]
Le Londonien caresse spleen et douleur sur un troisième album poignant.
On l’avait connu en colère contre ses contemporains, le Premier ministre en tête. Depuis, le monde ne s’est pas arrangé, mais le Britannique Tom McRae n’a plus la force de pointer de sa plume incisive et cruelle les bassesses humaines. Car All Maps Welcome est un titre à prendre au pied de la lettre. C’est un appel de détresse lancé par un homme seul, égaré suite à une rupture amoureuse, à qui il reste une voix tendue et séraphique pour chanter la désolation et la perte.
Qu’on se rassure : le songwriter a la souffrance altière. Le cœur en déroute, mais la tête haute, il ironise sur sa condition dans How the West Was Won : Quelque chose est cassé, mais je ne sais pas quoi/Je ne sais même pas si je veux qu’on le soigne.? On sent même, sur l’élégiaque Hummingbird Song, sourdre cette fragile sérénité des lendemains de fêtes qui déchantent. A l’occasion, Tom McRae hausse encore le ton, guitares à l’appui, pour ne pas perdre la main ; on ne sait jamais, Blair pourrait engager son pays dans une nouvelle guerre (Silent Boulevard). Mais c’est quand il parle d’absence, sur les fragiles It Ain’t You ou Still Lost, qu’il touche à l’échine.
Cette mise à nu pudique se fait entre les quatre murs d’une production discrète, loin du luxuriant Just Like Blood. On croise ici des choses simples, prises sur le vif : un cor étale, un violoncelle racé, une voix féminine distante. C’est un album humble, une mise au point personnelle destinée à ceux qui ne dorment pas en paix, qui n’ont pas la foi toute faite . Avec ses slides malicieux, sa basse guillerette et sa mélodie franche, For the Restless aurait même pu faire un parfait petit single, si seulement Tom McRae intéressait les radios, qui lui préfèreront toujours le spleen light de Keane.
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