Cette année, le danger vient du Nord, d’un Canada hostile, réputé pour ses bûcherons mal équarris et son climat sans pitié.
Pur produit de l’âpreté ambiante, Kïll Cheerleadër débite ses billots de rock’n’roll foudroyé comme une tronçonneuse aux mains d’un psychopathe.
Tels des Stooges en cavale sous les futaies du heavy-metal, ils concassent les mélodies musculeuses de Motörhead ou Mötley Crüe pour distiller le plus raide des tord-boyaux soniques, une décoction venimeuse dont seul le Michigan détenait le secret à ce jour. De Toronto à Detroit il n’y a d’ailleurs qu’un pas, ou plutôt un lac, à traverser que nos sidérurgistes destroy réduisent à néant, guitares punk rocailleuses et invectives torves à l’appui. Dense et costaud, pour le moins.