L’adresse mélodique sauve cette ancienne âme cool des La s de la raide révérence à la pop des sixties. Depuis qu’une cassette contenant les premières demos de Cast nous était parvenue il y a plus d’un an, les Liverpuldiens de cœur que compte cette rédaction jubilaient à l’idée de tenir enfin un concurrent solide face […]
L’adresse mélodique sauve cette ancienne âme cool des La s de la raide révérence à la pop des sixties.
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Depuis qu’une cassette contenant les premières demos de Cast nous était parvenue il y a plus d’un an, les Liverpuldiens de cœur que compte cette rédaction jubilaient à l’idée de tenir enfin un concurrent solide face à l’arrogante domination des pro-Mancuniens. Il faut bien avouer que depuis les Las – dont John Power, le leader de Cast, était justement le bassiste sous-exploité -, le Mersey écoulait son habituel flot de merveilles à une cadence ralentie et plutôt alarmante. On attendait Lee Mavers – mais celui-ci semble atteint du même syndrome d’infécondité que les Stone Roses – et c’est donc le surprenant John Power qui vient jouer les trublions de luxe, désormais prêt à assumer seul l’imposant héritage des Las. Ceux qui doutent encore que cet outsider puisse être en mesure d’éponger l’amertume consécutive à l’autocombustion prématurée de son premier groupe – un doute entretenu par le très ordinaire single Fine time paru avant l’album – seront soulagés par l’impeccable tenue de All change. Certes, il n’y a pas de There she goes à l’horizon, mais le contraire eût constitué un vrai miracle, tant il est admis qu’un tel coup de maître est quasi impossible à reproduire. En revanche, dès Alright, qui ouvre l’album en fanfare, on sait que l’on pourra compter sur Power pour rendre à Liverpool sa noblesse un moment déchue. On évitera un trop rigoureux essai comparatif avec les Las, sinon pour souligner cet évident cousinage lorsqu’il s’agit de redorer à l’or fin quelques vieilles recettes puisées dans les meilleurs livres : la bible Beatles (Promised land), le grimoire des Kinks (Four walls), le best-seller des Hollies (Man kind) et surtout le Who’s who de Pete Townsend dont Power compulse chaque page avec un furieux appétit. Sur le très ambitieux – et volontairement ampoulé – Tell it like it is, Power s’avère d’ailleurs un lecteur digeste de Tommy, lui qui partage avec Roger Daltrey une vague ressemblance, tant physique – les bouclettes blondes – que vocale. Encore un peu vert et aveuglément fidèle aux traditions, malgré son impressionnante adresse, Cast ouvre toutefois un nouveau front au nord dans la bataille d’Angleterre pour la recherche du talisman pop parfait. On ne s’étonnera pas de le voir d’ici quelques années remporter l’assaut final.
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