Pourtant parfaitement entourée (Chateau Marmont, Rob, Para One…), Alizée semble absente de son album. Critique et écoute intégrale.
Elle est de l’étoffe dont Les Métamorphoses d’Ovide sont faites. Elle, c’est Alizée, petit bout d’argile que Mylène Farmer confondit avec un élixir de jouvence (Gourmandises), graine de star qui s’arracha à son statut d’égérie ondulante des imageboards les plus décadents du web avec la complicité de francs-tireurs de l’industrie musicale (Psychédélices, où émargeaient notamment Bertrand Burgalat et Oxmo Puccino), avant qu’un malheureux regard en arrière ne la ramène au point de départ.
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Un peu comme si la fée avait dit à Pinocchio de se brosser avant de lui passer un coup de vernis. L’analogie n’est pas fortuite : on pensait Alizée fatiguée de jouer la poupée corvéable ; Une enfant du siècle oppose un démenti cinglant. Adieu détonante union des contraires promise par la rencontre de la lolita et des joyeux drilles d’Institubes, bonjour electro-pop momolle et timidement concupiscente.
[attachment id=298]Alizée chante comme d’autres annoncent l’arrivée d’un train en gare, oubliant l’espièglerie qui nous faisait jadis avaler des pilules trop branchées pour être honnêtes (New York, Converse, Factory, dexedrine…). Château Marmont, Rob, David Rubato, Para One et consorts peinent à honorer la puissance ludique et l’érudition geek de leurs travaux respectifs, trop occupés qu’ils sont à citer Giorgio Moroder et Serge Gainsbourg période Adjani.
Et Sébastien Tellier, saint patron des romantiques bilingues en binaire, de maugréer dans sa barbe : ce n’est pas avec cette succession de génériques dignes d’une soirée trentenaires (Eden, Eden) que sera lavé l’affront de l’Eurovision.
Album : Une enfant du siècle (Wisteria Song/Jive Epic/Sony Music)
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